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Importante victoire de l’armée irakienne face aux jihadistes de l’EI

Soutenue par des miliciens chiites et des combattants kurdes, l'armée irakienne est parvenue à mettre fin au siège d'Amerli, ville chiite du nord de l'Irak, que l'organisation de l'État islamique (EI) encerclait depuis deux mois.

L'armée irakienne, appuyée par des milliers de miliciens et des frappes aériennes américaines, a brisé le siège de la ville turcomane chiite d'Amerli, enregistrant ainsi une rare victoire dans son combat contre les jihadistes de l’organisation de l’État islamique (EI).

Les soldats, également soutenus par des combattants kurdes, sont entrés, dans la soirée du dimanche 31 août, dans cette ville située à 160 km au nord de Bagdad après avoir chassé les jihadistes de plusieurs villages que ces derniers contrôlaient autour d'Amerli depuis le 18 juin.

"Il s'agit d'un succès très important", a déclaré à l'AFP le général Qassem Atta, porte-parole des services de sécurité, soulignant que des combats avaient toujours lieu dans certains secteurs.

À Souleiman Bek et Yankaja, au nord d'Amerli, des combats ont éclaté entre Kurdes et miliciens d'un côté et les insurgés islamistes qui tiennent les deux localités de l'autre, selon des responsables. Deux combattants kurdes et 12 miliciens ont été tués dans ces combats, selon un responsable et un médecin.

Deux mois de siège

L'armée américaine a appuyé l'offensive terrestre par de nouvelles frappes aériennes à proximité d'Amerli et du barrage de Mossoul.

"Lors de ces frappes, un char de l'EI a été endommagé près d'Amerli et un véhicule armé a été détruit près du barrage de Mossoul (nord)", a annoncé dimanche le département de la Défense à Washington.

Les quelque 20 000 habitants d'Amerli ont résisté durant plus de deux mois à l'un des sièges les plus longs depuis le début de l'offensive jihadiste en Irak le 9 juin. Ils manquaient d'eau, de nourriture et de médicaments. Plusieurs pays occidentaux ont largué de l'aide humanitaire au cours du week-end. L'ONU craignait un "massacre" en cas de prise d'Amerli par les jihadistes.

L'entrée des forces irakiennes dans la ville est l'un des rares succès enregistrés face à l'EI, après la déroute de l'armée au début de l'offensive des insurgés qui se sont emparés en quelques jours de larges pans du territoire.

Plus au sud, à Ramadi, ville tombée dès le début de l'année aux mains d'insurgés sunnites, un double attentat-suicide contre les forces de sécurité a fait au moins 13 morts, selon la police.
Cent-vingt frappes américaines depuis août
Commencé le 8 août, le soutien aérien américain, premier engagement militaire des États-Unis en Irak depuis le retrait de leurs troupes fin 2011, a joué un rôle crucial dans la reprise, le 17 août, du barrage de Mossoul (Nord), le plus important du pays, par l'armée et les forces kurdes, qui ont reçu en outre des armes de Washington. Au total, 120 frappes ont été menées par les États-Unis depuis le 8 août.
Dans ce contexte, l'Allemagne a annoncé, dimanche soir, qu'elle allait faire une première livraison d'armes (30 missiles antichars et plusieurs milliers de fusils d'assaut) aux Kurdes pour les aider à lutter contre l'EI. La chambre basse du Parlement allemand, le Bundestag, consacrera lundi une session extraordinaire à ce sujet, en présence de la chancelière Angela Merkel.
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L'Allemagne livre des armes aux combattants kurdes
Importante victoire de l’armée irakienne face aux jihadistes de l’EI
Accusé par l'ONU de "nettoyage ethnique", l'EI, également engagé en Syrie voisine, multiplie les exactions dans les régions conquises dans ces deux pays et poussent à la fuite des centaines de milliers d'habitants.
Le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies tiendra lundi une réunion spéciale sur la situation en Irak "à la lumière des exactions commises par l'État Islamique en Irak et au Levant, et par des groupes associés".

Plus de 1,6 million d'Irakiens ont été déplacés cette année par les violences, dont 850 000 durant le seul mois d'août.

Avec AFP