Pour la première fois, le président russe Vladimir Poutine a pris position publiquement pour la création de "structures étatiques" dans l'est de l'Ukraine, en proie aux combats entre armée ukrainienne et rebelles pro-russes.
Le président russe Vladimir Poutine a évoqué, dimanche 31 août, pour la première fois, la création de "structures étatiques" dans l'est de l'Ukraine, où s'affrontent loyalistes ukrainiens et rebelles pro-russes. Il a recommandé l’ouverture rapide de négociations entre Kiev et les insurgés.
"Nous devons commencer immédiatement des discussions substantielles (...) sur des questions touchant à l'organisation politique de la société et sur les structures étatiques du sud-est de l'Ukraine afin de protéger les intérêts légitimes des personnes qui y vivent", a déclaré le président Poutine, lors d'une émission télévisée russe.
Jusqu'ici, la Russie avait seulement demandé que les régions de l'est ukrainien, majoritairement russophones, aient davantage d'autonomie dans un système fédéral moins centralisé.
Toutefois, interrogé sur le sens des propos du président russe, la correspondante de France 24 à Moscou, Ksenia Bolchakova, a expliqué qu'il semblerait que les déclarations de Vladimir Poutine ne soient pas aussi tranchées que ça. "Le président russe a utilisé un mot qui peut être traduit comme "État", mais dans la phrase qu’utilise Vladimir Poutine, il veut aussi dire "gouvernance".", a-t-elle précisé sur France 24.
D’ailleurs très rapidement après la publication de ces déclarations, un porte-parole du Kremlin a assuré à Reuters que Vladimir Poutine n'appelait pas à la création d'un État indépendant dans le sud-est de l'Ukraine. "Il ne s'agit pas d'un conflit entre la Russie et l'Ukraine, mais d'un conflit interne à l'Ukraine", a estimé le porte-parole, Dmitri Peskov.
"Ils auraient dû savoir que la Russie ne pouvait pas rester à l'écart"
Réunis samedi à Bruxelles, les dirigeants de l'Union européenne ont donné une semaine à la Russie pour changer de cap, sous peine de nouvelles sanctions.
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Lors de cette interview télévisée Vladimir Poutine n'a pas évoqué la question de la menace de sanctions accrues contre Moscou. Le numéro un du Kremlin a toutefois estimé que les Occidentaux portaient la responsabilité de la crise ukrainienne parce qu'ils avaient soutenu le mouvement de protestation ayant conduit en février au "coup d'État" contre le président prorusse Viktor Ianoukovitch sans penser qu'un conflit s'ensuivrait.
Le président russe a par ailleurs estimé qu'un soutien des Occidentaux aux opérations militaires de l'armée ukrainienne serait en contradiction avec les valeurs démocratiques européennes.
"Ils [les Occidentaux, NDLR] auraient dû savoir que la Russie ne pouvait pas rester à l'écart quand des gens se font tirer dessus presque à bout portant", a rappelé le dirigeant russe, précisant parler non "de l'État russe, mais du peuple russe."
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Moscou a jusqu'ici toujours démenti avoir envoyé des soldats en Ukraine pour soutenir la rébellion pro-russe qui combat les forces ukrainiennes dans l'Est depuis plusieurs mois et désormais aussi dans le sud-est du pays.
Avec Reuters et AFP