À l’occasion de la commémoration du 70e anniversaire du débarquement de Provence, François Hollande a appelé à rendre aux Africains ce qu'ils avaient apporté à la France et à l'Europe en participant aux combats de libération du pays à l’été 1944.
Le président français François Hollande a appelé, vendredi 15 août, à rendre aux Africains ce qu'ils avaient apporté à la France et à l'Europe par leur participation au débarquement de Provence, dont il célébrait le 70e anniversaire à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle.
"Nous devons maintenant à notre tour, la France, l'Europe, rendre au Sud ce qu'il a été capable d'apporter à l'été 1944", a lancé le chef de l'État français dans un discours prononcé sur le pont d'envol du porte-avions nucléaire, croisant au large de Toulon.
François Hollande a évoqué l'opération militaire Serval, lancée par la France au Mali en janvier 2013, mais aussi les conflits à Gaza, en Libye et en Syrie ou la livraison d'armes par la France aux combattants kurdes en Irak. Le président français a insisté sur ce devoir de "solidarité" face à "l'ennemi" de toujours "que nous devons terrasser : le fanatisme, l'intolérance, le racisme et la barbarie".
"C’est du Sud que l’Europe doit son salut"
"C'est du Sud, oui du Sud, que l'Europe doit son salut et elle ne doit jamais l'oublier", a-t-il insisté face à une centaine de vétérans du débarquement de Provence, parmi lesquels quelques anciens combattants de "l'Armée d'Afrique", algériens, marocains ou tunisiens, et une quinzaine de chefs d'État et de gouvernement, africains pour la plupart.
François Hollande a longuement célébré cette "armée mélangée, composite, cosmopolite, qui rassemblait à la fois ceux de Brest et ceux de Bamako, ceux de Londres et ceux de Dakar, ceux d'Alger et ceux de Fort-de-France".
it"Tels sont dans leur diversité, les libérateurs du mois d'août 1944" qui ne "formèrent qu'une seule armée, l'armée de la liberté, et ne portaient qu'un seul et même drapeau, le drapeau tricolore, celui des droits universels", a-t-il souligné.
Ces "héros de Provence" ont permis à la France de reconquérir sa souveraineté, "de s'asseoir à la table des vainqueurs, à Berlin le 8 mai 1945" et de devenir "membre permanent des Nations unies", a rappelé le président Hollande.
"À la jeunesse d'Afrique, je veux lui dire que nous n'avons pas oublié le sacrifice des anciens et que la France sait ce qu'elle leur doit, même si elle a mis du temps, trop de temps, pour en tirer toutes les conséquences en termes d'émancipation et de reconnaissance", a-t-il enchaîné.
Les Français issus de l'immigration, "héritiers de cette histoire"
Quant aux "jeunes Français issus de l'immigration", ils sont, selon lui, "les héritiers de cette histoire" dont "ils peuvent être légitimement fiers". "Hier, il s'agissait de libérer le territoire national, aujourd'hui, il s'agit de vivre ensemble dans la République", a-t-il lancé à leur adresse.
Le 15 août 1944, dix semaines après le débarquement en Normandie, quelque 850 embarcations ont débarqué 450 000 hommes sur les plages du Var, parmi lesquels 250 000 Français de l'"Armée B", placée sous les ordres du général de Lattre de Tassigny.
Il s'agissait de Français européens d'Afrique du Nord mais aussi de soldats "indigènes" des colonies : tirailleurs sénégalais et algériens, goumiers et tabors marocains, marsouins du Pacifique et des Antilles.
"Par leur sacrifice, ces hommes ont noué entre nos pays et l'Afrique un lien de sang que rien ne saurait dénouer", a souligné François Hollande.
Avec AFP