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Soudan du Sud : le Conseil de sécurité pessimiste quant à un accord de paix

En visite au Soudan du Sud, une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU s'est montrée sceptique sur un accord de paix entre les camps du président Salva Kiir et celui de son ancien vice-président Riek Machar, en conflit depuis plusieurs mois.

Les ambassadeurs des 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont entamé mardi 12 août une visite de deux jours au Soudan du Sud, ensanglanté par huit mois de guerre civile et désormais au bord de la famine. Mais ce qu'ils ont constaté n'est pas rassurant. Ils estiment qu'il y a peu d'espoir de voir se conclure un accord de paix rapide, au vu de la position des deux camps.

Le conflit sur fond de rivalités ethniques qui oppose depuis décembre les forces fidèles au président Salva Kiir et les partisans de Riek Machar, son ancien vice-président, ont fait au moins 10 000 morts.

Le 9 mai, les deux hommes, rivaux de longue date, avaient signé un cessez-le-feu et convenu de former un gouvernement provisoire d'ici le 10 août. Cette date est désormais passée et les négociations de paix à Addis-Abeba, en Éthiopie, s'enlisent.

Selon des diplomates, les deux camps ont violé la trêve durant les pourparlers, et pourraient envisager de reprendre les combats.

"Nous avons eu des entretiens avec le président (sud-soudanais Salva) Kiir et (son ancien vice-président) Riek Machar, mais nous n'avons rien entendu de leur part qui nous fasse espérer un accord rapide dans les pourparlers à Addis Abeba", a déclaré Mark Lyall Grant, ambassadeur britannique à l'ONU et président en exercice du Conseil de sécurité, en visite dans le pays avec une délégation du Conseil.

La délégation - qui, outre Mark Lyall Grant, comprend ses homologues américaine Samantha Powers et rwandais Eugène-Richard Gasana - a rencontré Salva Kiir mardi à Juba, avant de s'entretenir par liaison vidéo avec Riek Machar, qui a pris le maquis en décembre avec une partie de l'armée.

Des positions "très éloignées"

Ces discussions "ont été d'une certaine façon décevantes", a ajouté l'ambassadeur britannique, "tous deux ont dit reconnaître qu'il n'y a pas de solution militaire à la crise, mais leurs deux positions restent très éloignées l'une de l'autre".

Mardi 12 août, ces ambassadeurs avaient réitéré les menaces de sanctions brandies par le Conseil de sécurité contre les belligérants en cas de poursuite de la guerre civile dans le pays, au bord de la famine selon l'ONU.

Aucun des deux cessez-le-feu signés en janvier et mai n'a été respecté et les combats, qui se sont accompagnés de massacres ethniques, continuent dans le plus jeune État du monde, fondé en 2011 après de longues années de conflit avec Khartoum.

Avec AFP

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