logo

Gaza : Israël a détruit les tunnels du Hamas mais poursuit son opération

Au terme d’une trêve unilatérale de sept heures, Israël a repris ses opérations militaires dans la bande de Gaza. Le porte-parole de l’armée a annoncé que tous les tunnels repérés avaient été détruits mais que la mission n’était pas encore accomplie.

Après une trêve unilatérale de sept heures et malgré une réprobation internationale de plus en plus ferme, l'armée israélienne a annoncé la reprise de ses opérations militaires dans la bande de Gaza, qui aura donc connu un bref répit.

Dans la soirée, l'armée israélienne a indiqué lundi 4 août qu'elle avait encore des missions à accomplir à l'intérieur de la bande de Gaza signalant ainsi qu'elle y maintient ses troupes même si elle estime avoir achevé sa mission de destruction des tunnels ennemis.

"Nous ne partons pas, nous restons dans la bande de Gaza, il y a encore beaucoup d'autres missions à terminer", a déclaré Moti Almoz, le porte-parole de l'armée à la chaîne israélienne Channel-2.

Premier attentat à Jérusalem depuis trois ans

Les tensions créées par la guerre ont rejailli simultanément à Jérusalem même, théâtre de son premier attentat mortel depuis plus de trois ans. Des violences ont également éclaté dans plusieurs quartiers de la ville.

Un jeune Palestinien à bord d'une pelleteuse a percuté et retourné un bus à la mi-journée. Un juif orthodoxe a été tué par cet acte qualifié de "terroriste" par la police. L'auteur des faits a été abattu.

La bande de Gaza elle-même est restée relativement calme et les avions israéliens ont disparu du ciel pendant plusieurs heures à la faveur d'une trêve dite "humanitaire" décrétée par Israël et récusée par son ennemi, le Hamas, ont rapporté les correspondants de l'AFP sur place.

Une courte trêve

Mais les hostilités israéliennes ont repris à l'expiration de la trêve, à 17h locales.

"La campagne à Gaza se poursuit. [Elle] ne prendra fin que quand les citoyens d'Israël auront recouvré le calme et la sécurité de manière prolongée", a martelé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, faisant fi des critiques et des appels pressants au cessez-le-feu.

Les explosions ont effectivement repris dans les alentours de la ville de Gaza, a rapporté un correspondant de l'AFP. Plus au sud, à Rafah, deux enfants et une infirmière sur le chemin de l'hôpital ont été tués, selon les secours locaux.

Avec la pause observée par l'armée israélienne dans son pilonnage, la journée de lundi devrait être moins meurtrière que les autres. En début de soirée, 23 Palestiniens avaient été tués selon les secours locaux, alors que plusieurs dizaines de personnes meurent chaque jour depuis le début de l'offensive.

La communauté internationale condamne

À l’étranger, les réactions de défiance à l’égard d’Israël se sont multipliées lundi. Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a reconnu le droit "total" d'Israël à se défendre. "Mais ce droit ne justifie pas qu'on tue des enfants et qu'on massacre des civils", a-t-il déploré.

"Combien de morts faudra-t-il encore pour que s'arrête ce qu'il faut bien appeler le carnage de Gaza ?", a-t-il encore demandé. Le président français François Hollande a parlé quant à lui de "massacres".

Fabius est allé jusqu'à "exiger" l'instauration d'un cessez-le-feu tel que proposé par l'Égypte, et préconiser que la communauté internationale "impose" la solution politique aux deux belligérants.

Devant l'ampleur des souffrances endurées par les 1,8 million de Gazaouis prisonniers de la guerre sur un tout petit territoire, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’est lui aussi associé aux requêtes internationales pour l’instauration d’un cessez-le-feu. 

Depuis le 8 juillet, début de l’opération israélienne "Bordure protectrice", plus de 1 850 Palestiniens sont morts dans l'enclave. Côté israélien, la guerre a tué 64 soldats et trois civils.

Avec AFP