Engagée dans l'un des groupes les moins relevés du Mondial-2014, l'équipe de France souhaite entamer, dimanche soir à Porto Alegre, la compétition par une victoire contre le Honduras. Et tourner définitivement la page du fiasco sud-africain.
Quatre ans après le psychodrame du Mondial sud-africain, l'équipe de France entend bien débuter la Coupe du monde 2014 de la plus belle des manières. Orpheline de Franck Ribéry et particulièrement rajeunie, la sélection tricolore débute, dimanche 15 juin à Porto Alegre, une énième opération reconquête au Brésil, en affrontant le Honduras pour son premier match dans le Mondial-2014. Il faut remonter à 1998 pour voir une entrée en matière réussie par les Bleus, qui avaient battu l'Afrique du Sud (3-0) à Marseille. Un mois plus tard, un certain Didier Deschamps, alors capitaine, soulevait le trophée, après la victoire en finale contre le Brésil (3-0).
Désormais sélectionneur, l’ancien milieu de terrain espère que ce premier rendez-vous donnera le ton pour la suite du tournoi dans un groupe E largement à la portée de son équipe (avec la Suisse et l'Équateur). Mais, si le président de la Fédération française de football Noël Le Graët a fixé les quarts de finale comme objectif, Didier Deschamps, lui, s'est bien gardé d'évoquer un tel horizon, bien conscient de l'impossibilité d'évaluer à sa juste mesure le potentiel d'une formation, qui ne possède plus d'individualités de niveau mondial.
Benzema, le patron des Bleus ?
Franck Ribéry, désigné joueur de l'année 2013 par l'UEFA et troisième dans la course au Ballon d'or, était le seul à pouvoir porter cette étiquette. Mais le joueur du Bayern Munich a déclaré forfait pour une lombalgie, objet d'une petite polémique entre l'encadrement médical des Bleus et celui du grand club bavarois.
Toute la pression repose maintenant sur les épaules de Karim Benzema, au sortir d'une saison pleine avec le Real Madrid ponctuée par une victoire en Ligue des champions. Jusqu'ici, l'ancien Lyonnais, non retenu pour la Coupe du monde 2010 par Raymond Domenech, est passé à côté de ses deux phases finales (Euro-2008 et 2012), traversées sans parvenir à marquer le moindre but. À 26 ans, le temps est venu pour lui de s'installer comme le patron en sélection.
Selon la mise en place tactique de samedi à huis clos, Benzema devrait occuper l'axe avec à ses côtés l'inamovible Mathieu Valbuena (Olympique de Marseille) et surtout Antoine Griezmann (Real Sociedad), l'invité de dernière minute de la liste des 23, qui a été préféré à Olivier Giroud (Arsenal), pourtant très à l'aise durant la préparation (trois réalisations en trois matches).
La "culture de la gagne" de Deschamps
Cette équipe de France, invaincue depuis le barrage retour, est certes sans génie particulier mais peut quand même compter sur l'expertise de Deschamps, dépositaire de la fameuse "culture de la gagne", qui a porté les Bleus au sommet du football mondial le bras, il n'a pas perdu sa science en embrassant la carrière de technicien et tout ce qu'il touche se transforme en or. Si la cote de sympathie des Bleus est de nouveau au plus haut, "DD" en est le premier responsable.
À deux ans de l'Euro-2016 organisé en France, Didier Deschamps veut faire un parcours honorable au Brésil avec pour objectif, à plus long terme, de créer l’exploit en Championnat d'Europe, pour lequel il est assuré d'être encore à la tête des Bleus.
En attendant, il faudra savoir maîtriser l'engagement et l'agressivité du Honduras, qui a effrayé l'Angleterre (0-0), le 8 juin en amical. Une tâche a priori à la portée des Français bien que les Latino-Américains émargent à la 33e place du classement Fifa (la France est 17e). À moins que l'inexpérience des Tricolores (26 ans et demi de moyenne d'âge, trois joueurs seulement au-dessus de 50 sélections) ne leur joue des tours. Un scénario-catastrophe que personne, en France, n'ose envisager.
Avec AFP
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