La grève des intermittents du spectacle opposés à l’accord sur l’assurance-chômage du 22 mars fait planer le risque d’une annulation du festival d’Avignon. Deux spectacles à Toulouse et à Sète ont déjà été annulés, mercredi.
Les premières annulations de spectacle sont tombées, dans la soirée du mercredi 11 juin, faisant craindre le pire pour la tenue du célèbre festival d’Avignon. Le personnel du célèbre rendez-vous théâtral, qui doit se tenir du 4 au 27 juillet prochain, a mis tout son poids sur la balance en "exigeant" que le ministre du Travail, François Rebsamen, refuse d’entériner l’accord de mars dernier sur l’assurance-chômage des intermittents du spectacle.
Cet accord avait sauvegardé le généreux système d’indemnisation des intermittents - auquel le patronat était hostile - tout en durcissant leur régime d’assurance-chômage sur plusieurs points clefs. La contestation a récemment pris de l’ampleur, avec des communiqués annonçant l’annulation de deux spectacles.
La première du festival Rio Loco de Toulouse et un concert de Renan Luce à Sète ont ainsi été les premières victimes de ce mouvement social. Le personnel du Printemps des comédiens, qui se déroule jusqu’au 29 juin à Montpellier, a également annoncé la reconduction de son mouvement de grève.
Les intermittents déterminés à aller jusqu'au bout
Le festival d’Avignon pourrait également faire les frais d’une grève similaire à celle de l’été 2003, qui avait abouti à l’annulation pure et simple de cette manifestation phare de la saison culturelle.
"Les intermittents sont tout à fait déterminés à la grève s’ils ont un acte de non-recevoir de la part du gouvernement. Si cet accord est signé, il y aura annulation du festival", a prévenu le directeur du Festival d’Avignon, Olivier Py, sur l’antenne d’Europe 1.
Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé samedi la nomination d’un médiateur, Jean-Patrick Gilles, pour tenter de désamorcer le conflit qui fait planer une menace sur la tenue de tous festivals de l’été.
Tentative de médiation
Depuis plusieurs semaines, différents collectifs d’intermittents du spectacle et la CGT font monter la pression pour contraindre le gouvernement à refuser d’entériner l’accord sur l’assurance chômage du 22 mars et à rouvrir les négociations avec les partenaires sociaux.
François Rebsamen a réaffirmé, mercredi, qu’il se devait de signer l’accord contesté, tout en espérant que la mission de Jean-Patrick Gilles permettrait de renouer le dialogue.
"Comment imaginer qu’un ministre du dialogue social n’agrée pas un accord majoritaire entre le patronat et les organisations syndicales ?", a-t-il déclaré à Reuters.
Il faut que le médiateur "aille vite parce que c’est comme l’étincelle qui met le feu à la plaine, d’autant plus qu’il y a une utilisation politique de ce mouvement. Il y a une pression difficilement supportable sur certains directeurs de festivals, qui se protègent", a-t-il ajouté.
Avec AFP