
Le Kosovo, dont l'avenir européen se joue actuellement, vote dimanche pour élire les membres de son Parlement. Un scrutin au cours duquel le Premier ministre sortant, Hashim Thaçi, brigue un troisième mandat consécutif.
Les Kosovars sont appelés aux urnes, dimanche 8 juin, pour des législatives anticipées. Un scrutin test pour le Premier ministre sortant Hashim Thaçi qui brigue un troisième mandat consécutif à la tête du gouvernement après avoir conduit cette jeune nation, qui a obtenu son indépendance de la Serbie en 2008.
À 9h GMT, soit quatre heures après le début du vote, le taux de participation était de 9,4%, légèrement en baisse en comparaison de celui enregistré lors des précédentes législatives, organisées en 2010.
Ancien chef de la guérilla indépendantiste reconverti dans la politique, Thaçi, 46 ans, se présente fragilisé par une mauvaise situation économique et un taux de chômage record de 35 %. Le Kosovo compte une population de 1,8 million d'habitants.
"Notre État est un nouveau pays européen avec d'importantes opportunités de développement que nous allons mettre au profit du peuple", a déclaré Thaçi dans la foulée de son vote.
Le Premier ministre sortant est l’un des grands artisans du rapprochement entre le Kosovo et l’Union européenne. Il a notamment œuvré à la conclusion, en avril 2013, d'un accord historique visant à l'amélioration des relations bilatérales avec la Serbie, sous la houlette de Bruxelles.
Pour autant, Belgrade refuse toujours de reconnaître l'indépendance du Kosovo, proclamée unilatéralement par la majorité albanaise.
La minorité serbe, arbitre du scrutin
Au plan européen, l'un des principaux enjeux du scrutin est la participation de la minorité serbe, cruciale pour le rapprochement de Pristina avec l'UE.
Le soutien des 12 000 Serbes kosovars à ce scrutin - surtout des 40 000 vivant dans le nord du territoire limitrophe de la Serbie, où ils sont majoritaires et où Pristina n'exerce pratiquement aucun contrôle -, est crucial pour le rapprochement de Pristina avec l'UE.
Dix sièges sont garantis aux Serbes au sein du Parlement kosovar qui en compte 120. Jusqu'à présent, le PDK de Thaçi ne comptait que 32 des 120 députés et il gouvernait avec le soutien des minorités et de plusieurs petites formations.
En l'absence de sondages fiables, les analystes estiment que les principaux favoris du scrutin sont le Parti démocratique du Kosovo (PDK) de Hashim Thaçi et le principal parti d'opposition, la Ligue démocratique du Kosovo (LDK), dirigée par l'ancien maire de Pristina, Isa Mustafa, 63 ans.
Au Kosovo, l'un des pays les plus pauvres d'Europe, 47% de la population vit dans la pauvreté avec environ 80 euros par mois. Le salaire mensuel moyen y est de 350 euros.
Avec AFP
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