Le gouvernement britannique a accepté jeudi de transmettre à une commission des échanges entre l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair et l'ex-président américain George W. Bush sur l'engagement du Royaume-Uni dans la guerre en Irak en 2003.
Les échanges confidentiels entre Tony Blair et George W. Bush sur la guerre en Irak seront bientôt dévoilés à la commission d’enquête sur l'engagement controversé du Royaume-Uni dans le conflit.
Le gouvernement britannique a en effet accepté jeudi 29 mai de transmettre des extraits d'échanges entre les deux responsables politiques à la commission d'enquête lancée en 2009 ("The Iraq Inquiry"). "Je suis heureux d'acter que nous avons maintenant conclu un accord sur les principes qui sous-tendront la divulgation des [...] communications entre le Premier ministre britannique et le président des États-Unis", écrit John Chilcot, président de la commission, dans une lettre envoyée à Jeremy Heywood, le secrétaire permanent de l'actuel Premier ministre David Cameron.
Les conclusions de l’'enquête conduite en 2009-2010 sur les décisions et les erreurs dans la planification et l’exécution de la guerre ont été plusieurs fois reportées, butant notamment sur la question de la déclassification de ces documents secrets, réclamée par John Chilcot.
Un rapport "dès que possible"
La commission va donc recevoir "des résumés de texte et des citations" relatifs aux échanges entre l'ancien Premier ministre britannique et l'ex-président américain à l'approche du conflit en 2003, a indiqué John Chilcot dans une lettre officielle. Il a précisé qu'un des points de l'accord était que "les informations divulguées ne refléteront pas le point de vue du président Bush", afin de ne pas contrevenir aux exigences de confidentialité américaines.
Ces documents confidentiels comportent environ 25 notes écrites par Tony Blair à George W. Bush et plus de 130 enregistrements de conversations."La commission d'enquête compte soumettre son rapport au Premier ministre dès que possible", a également dit John Chilcot, sans donner de date précise.
Tony Blair avait insisté, mardi 27 mai, sur le fait qu'il n'était pas responsable du retard pris dans la transmission de ces échanges qui pourraient alimenter les critiques à l'égard de sa gestion de la guerre en Irak, et notamment son suivisme vis-à-vis des États-Unis. "Ce n'est absolument pas moi qui les bloquent. Le plus rapidement (ces échanges) seront publiés, le mieux ça sera de mon point de vue", avait-il déclaré mardi sur BBC radio.
Quelque 45 000 soldats britanniques ont participé entre 2003 et 2009 à la guerre en Irak qui a causé la mort de 179 d'entre eux.
Avec AFP