Plusieurs milliers de jeunes (et moins jeunes) ont défilé jeudi, dans toute la France, contre le Front national après la victoire historique du parti d’extrême droite aux élections européennes. L'initiative est partie d'une simple page Facebook.
Quantitativement parlant, les rassemblements anti-frontistes de ce jeudi 29 mai ne sont pas comparables à ceux d’avril 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen avait accédé au second tour de la présidentielle. En revanche, tactiquement parlant, ils sont un exemple parfait de la réussite d’une mobilisation par les réseaux sociaux.
Des centaines de militants de gauche et d’extrême-gauche, ont battu le pavé, jeudi 29 mai, dans différentes villes françaises pour faire entendre leur colère face à la percée historique de l’extrême droite française aux élections européennes. À l’origine de cette mobilisation, une simple page Facebook, lancée le soir des élections européennes par un lycéen marseillais. Lucas Rochette-Berlon est sidéré d'entendre Laurent Delahousse dire à José Bové sur France 2 : "ce soir il n’y aura peut-être personne dans les rues de France".
itLe jeune homme de 17 ans décide alors d’agir et organise dans la foulée une "marche citoyenne" à Marseille, pour "montrer" au FN que les "Français ne partagent pas ces valeurs". "Je me suis dit que ne rien faire, rester dans mon canapé, ça aurait été lâche", confie le lycéen à I-Télé.
Mais le mouvement rencontre un succès inattendu. En trois jours, la page comptabilise 173 000 invités. Plus de 24 000 personnes affirment qu’ils organiseront des marches similaires dans plusieurs villes de France. Les syndicats étudiants se sont ensuite greffés à ces appels pour aider à la mobilisation. Résultat : ils étaient plusieurs milliers à Paris, et plusieurs centaines à Toulouse, à Lyon, à Marseille, a Bordeaux, à Nantes ou encore à Rouen.
C'est beau une jeunesse mobilisée conte la haine et pour la solidarité! #manifantiFN pic.twitter.com/6W49ME1vRg
— Julien Bayou (@julienbayou) 29 Mai 2014Dans la capitale parisienne, donc, le plus gros du cortège a relié Bastille à République. Ils étaient 8 000 selon les organisateurs, 4 000 selon la police. Les manifestants ont entonné les habituels chants et slogans anti-FN : "F comme fasciste, N comme nazi" ou encore "Première, deuxième, troisième génération: nous sommes tous des enfants d'immigrés".
Fait nouveau, un peu partout les manifestants ont tenu à se réapproprier les symboles de la République française. Beaucoup de drapeaux français et européens ont été aperçus dans les cortèges. Ici et là, on a chanté La Marseillaise. À Strasbourg, des participants ont brandi un immense drapeau européen sur le parvis du Parlement de l'UE.