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Mark Zuckerberg convoqué devant la justice iranienne

La justice iranienne a convoqué Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook, pour qu'il réponde d'accusations de violation de la vie privée, rapporte l’agence de presse Isna. Cette affaire concerne deux services du géant américain, Instagram et WhatsApp.

Mark Zuckerberg témoignant devant la justice iranienne dans une affaire de protection de la vie privée sur Internet ? La perspective paraît cocasse. C’est pourtant ce que souhaite un juge iranien, rapporte, mardi 27 mai, l’agence de presse semi-officielle iranienne Isna reprise par diverses agences américaines.

Un tribunal de la ville de Fars (sud du pays) a convoqué le PDG de Facebook dans le cadre d'un procès contre WhatsApp et Instagram, deux services du géant américain. "Le directeur sioniste de la société Facebook, ou son représentant légal, doit se présenter devant la cour pour se défendre et verser un dédommagement", a expliqué à l’Isna Ruhollah Momen Nasab, un représentant des Bassidji, la milice paramilitaire du régime.

Cette injonction judiciaire intervient après le dépôt de plusieurs plaintes d’Iraniens qui affirment qu’Instagram et WhatsApp "violent leur vie privée" en collectant des données personnelles. Le tribunal réclame également que ces applications soient interdites sur le territoire national.

Mais les chances de voir le "big boss" de Facebook se déplacer en Iran pour témoigner sont minces. Il n’existe, en effet, aucun traité d’extradition entre Téhéran et Washington.

Instagram déjà dans le collimateur des conservateurs

Instagram et WhatsApp sont parmi les rares services sociaux occidentaux à pouvoir être librement consultés et utilisés par la population iranienne. Les Iraniens doivent, pour profiter de la plupart des autres médias sociaux, comme Facebook, Twitter ou encore YouTube, utiliser des programmes spécifiques pour contourner la censure nationale.

Ce n’est pas la première fois qu’Instagram se trouve dans le collimateur de la justice iranienne. La semaine dernière, un autre tribunal en a ordonné le blocage dans le pays. Mais ce mardi, ce populaire service de partage de photo racheté pour un milliard de dollars par Facebook en 2011, était encore accessible, d’après l’agence américaine AP.

Ces attaques contre WhatsApp et Instagram sont, en outre, en contradiction avec le discours officiel du président modéré Hassan Rohani. Présent lui-même sur la plupart des médias sociaux, il s’est, par le passé, opposé au blocage de ces sites tant que des alternatives nationales n’ont pas pu être mises en place. Il a par ailleurs récemment affirmé qu’Internet devait être perçu "comme une opportunité [par les autorités iraniennes, NDLR] et non pas comme une menace", rappelle l’agence de presse américaine Reuters.