La secrétaire d'État américaine est arrivée samedi matin à Bagdad. Cette visite surprise est la première d'Hillary Clinton en Irak depuis sa nomination. La capitale irakienne est frappée depuis quelques jours par de violentes attaques.
AFP - La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton est arrivée samedi matin à Bagdad pour une visite surprise en Irak, à neuf semaines du retrait des forces américaines des villes de ce pays qui connaît une vague de violence sans précédent en 2009, selon une journaliste de l'AFP.
Mme Clinton, dont c'est la première visite en Irak depuis son arrivée au département d'Etat en janvier, a atterri à l'aéroport de Bagdad à 8H30 (5H30 GMT).
"Nous sommes au courant des attentats suicide meurtriers qui ont eu lieu [jeudi et vendredi] et je souhaite connaître l'évaluation (du général Ray Odierno, chef de la Force Multinationale) sur ce que signifient ce genre d'actes (...) et sur ce qui peut être fait pour les empêcher", a-t-elle déclaré avant son arrivée à des journalistes l'accompagnant.
Au moins 140 personnes ont péri depuis jeudi dans une série d'attaques suicide commises notamment contre des pèlerins chiites iraniens, et qui rappellent les heures sombres des violences interconfessionnelles en Irak. C'est aussi le mois le plus meurtrier en 2009 avec 250 morts et près de 700 blessés.
Mme Clinton a dit "ne pas craindre à ce stade" une résurgence de ce type de violences, dont l'Irak a largement fait l'expérience en 2006.
"Les attentats suicide, terribles par le nombre de morts et de blessés qu'ils provoquent, (...) sont le signe malheureusement tragique que les partisans du refus craignent de voir l'Irak aller dans la bonne direction", a dit la secrétaire d'Etat américaine.
"Je pense qu'il y aura toujours en Irak des conflits politiques comme dans n'importe quelque société, mais je crois réellement que l'Irak dans son ensemble va dans la bonne direction", a-t-elle souligné.
Outre le général Odierno, elle doit s'entrenir notamment avec le président irakien Jalal Talabani, le Premier ministre Nouri al-Maliki et son homologue Hoshyar Zebari.
Mais, elle rencontrera aussi le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Irak, Staffan de Mistura, qui vient de rendre un rapport très attendu sur la quinzaine de "régions disputées" entre Arabes et Kurdes, notamment la province irakienne riche en pétrole de Kirkouk.
Les attentats, qui interviennent après des mois de baisse graduelle des violences en Irak, n'en posent pas moins la question de la capacité des forces irakiennes à assumer seules la sécurité du pays.
"Nous souhaitons assurer de nouveau le peuple irakien de notre engagement en faveur de la stabilité, de la sécurité et de l'autosuffisance de l'Irak", a encore dit Mme Clinton.
Sa visite intervient deux semaines après celle du président américain Barack Obama, qui avait averti que les prochains 18 mois seraient critiques pour l'Irak, mais affirmé qu'il était temps pour les Etats-Unis de transférer aux Irakiens le contrôle de leur pays.
Fin février, M. Obama avait annoncé que le gros des 140.000 soldats déployés en Irak auraient quitté le pays d'ici le 31 août 2010 et qu'il ne resterait qu'une force de 35.000 à 50.000 hommes.
La visite de Mme Clinton intervient au lendemain de l'arrivée en Irak du nouvel ambassadeur des Etats-Unis à Bagdad, Christopher Hill, qui sera amené à mettre en oeuvre ce retrait.