
Après avoir assisté au traditionnel défilé militaire du 9 mai sur la place Rouge à Moscou, Vladimir Poutine s'est rendu en Crimée, annexée par la Russie, en mars. Le chef du Kremlin en a profité pour appeler "au respect de ses intérêts légitimes".
Malgré les protestations des Occidentaux, Vladimir Poutine s'est rendu en Crimée, vendredi 9 mai. Le président russe a atterri peu avant 14 h locales (13 h à Paris) à Sébastopol, base historique de la flotte russe de la mer Noire, où il a participé à des célébrations de la victoire des troupes soviétiques il y a 70 ans, après un long siège des forces nazies.
"Je suis sûr que 2014 restera dans les annales de notre grand pays comme l'année où les nations qui vivent ici ont fermement décidé d'être avec la Russie, proclamant leur fidélité à la vérité historique et à la mémoire de nos ancêtres", a déclaré le président russe.
"Il reste beaucoup de travail à accomplir mais nous surmonterons toutes les difficultés parce que nous sommes ensemble, ce qui signifie que nous sommes plus forts", a-t-il ajouté lors d'une brève allocution prononcée à l'issue du défilé auquel il a assisté à Sébastopol. C'est la première fois que Vladimir Poutine se rend dans la péninsule ukrainienne depuis son rattachement à la Fédération de Russie, le 18 mars, ce que ne reconnaît toujours pas la communauté internationale. Le chef du Kremlin a estimé que ce rattachement avait été un acte de "fidélité à la vérité historique". Soulignant que la Russie respectait les droits et les intérêts des autres pays, il a déclaré qu'elle attendait le respect de ses propres "intérêts légitimes".
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"Nous traitons tous les pays et tous les peuples avec respect. Nous respectons leurs droits et leurs intérêts. Mais nous invitons tout le monde à faire de même avec les nôtres, y compris celui de rétablir une justice historique, et avec le droit à l'autodétermination", a-t-il déclaré.
Une visite critiquée à l'Est comme à l'Ouest
Cette visite a d'ailleurs suscité des critiques à l'Est comme à l'Ouest. Les autorités ukrainiennes ont dénoncé une "violation flagrante de la souveraineté ukrainienne", qui prouve que "la Russie ne veut pas rechercher d'issue diplomatique.
Les États-Unis, en première ligne face à la Russie dans cette crise, ont eux aussi dénoncé une visite qui ne fait qu'"exacerber les tensions". "Nous n'acceptons pas l'annexion illégale de la Crimée par la Russie", a souligné Laura Lucas Magnuson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, le cabinet de politique étrangère du président Barack Obama.
Angela Merkel, la chancelière allemande, avait jugé plus tôt qu'organiser un défilé militaire en Crimée, "dans une zone de conflit", était "une honte".
La démonstration de force russe à Moscou
Plus tôt dans la journée, le président russe avait assisté au traditionnel défilé militaire du 9 mai sur la Place Rouge à Moscou, pour commémorer la victoire de 1945 sur l'Allemagne. Dans son discours, le maître du Kremlin a salué la "force du patriotisme" en Russie. Le 9 mai "est une fête où triomphe la force toute-puissante du patriotisme, pendant laquelle nous sentons d'une manière particulière ce que signifie être fidèle à la patrie, et combien il est important de défendre ses intérêts", a-t-il soutenu.
"La volonté de fer du peuple soviétique, son courage et sa fermeté ont sauvé l'Europe de l'esclavage, a-t-il poursuivi. C'est notre pays qui a traqué les fascistes jusque dans leur tanière, a obtenu leur défaite complète et définitive, a vaincu au prix de millions de victimes et de terribles épreuves."
Avec AFP et Reuters