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Violence au Brésil : le coup de gueule du ministre des Sports

Le ministre des Sports brésilien, Aldo Rebelo, a évoqué la situation en Irak ou encore en Afghanistan pour minimiser les problèmes de violence dans son pays qui accueillera la Coupe du monde de football.

À quasiment un mois du début du Mondial (12 juin – 13 juillet), la violence n’en finit plus de faire des victimes au Brésil, y compris dans et autour des stades de football. Une situation qui rend visiblement très nerveux le ministre des Sports du Brésil, Aldo Rebelo.

"Je ne crois pas que les Anglais affronteront des risques plus grands que ceux qu'ils ont affrontés en Irak ou en Afghanistan, où ils ont perdu des centaines de jeunes soldats récemment", a-t-il ainsi déclaré en conférence de presse, mardi 6 mai, à une question sur les risques encourus par les supporters anglais à Manaus. Des propos qui en ont surpris plus d‘un.

D’autant qu’Aldo Rebelo ne s’est pas arrêté là. Le ministre a rappelé l'histoire coloniale des Britanniques dans des zones tropicales et ajouté en riant : "Il y a un cimetière anglais à Recife, je ne crois pas que sa population augmentera pendant la Coupe du monde !"

Le ministre évoque "la banlieue parisienne en flammes pendant des semaines"

Toujours sur le thème de la sécurité, alors que Rio de Janeiro connaît une recrudescence de la violence et que des émeutes ont éclaté à Copacabana fin avril, le ministre a cité une longue liste de tueries : "La tragédie en Allemagne lorsque des sportifs ont été séquestrés et assassinés" aux JO-1972 de Munich, "les Jeux d'Atlanta (1996) où il y a eu un attentat avec des morts dans le parc olympique", et "un attentat dans une gare à Volgograd avec des victimes civiles" avant les Jeux d'hiver de février en Russie, à Sotchi.

Il a encore rappelé les assassinats en Suède d'un Premier ministre (Olof Palme en 1986) et d'une ministre des Affaires étrangères (Anna Lindh en 2003), les "affrontements de talibans aux portes de Londres", ou "la banlieue parisienne en flammes pendant des semaines, et pareil à Londres"... À Paris, "parfois les attentats sont commis dans des stations de métro très fréquentées (...) et aucune ville d'Europe n'échappe à ce risque, à cette peur", a-t-il affirmé. "Chacun a sa tragédie, et d'ailleurs on commémore cette année la plus grand boucherie qu'a été la Première guerre mondiale", a-t-il poursuivi.

"Nous avons des problèmes graves sur le plan de la sécurité", a-t-il toutefois reconnu. "J’estime qu’il est temps de changer cette atmosphère nauséabonde qui règne dans le pays. Et je le répète, cela ne se limite pas au football, ça concerne toute la société. Nous ferons tout pour protéger la population, les invités, les touristes, les journalistes".

Avec AFP