Un accord inédit prévoyant le retrait des rebelles de la vieille ville de Homs, assiégée depuis deux ans, a été conclu entre le régime syrien et les rebelles. Son application débutera dans les prochaines 48 heures.
Pour la première fois après deux ans de siège, les armes pourraient se taire à Homs. Un accord inédit, appelé "l'iniative" par le régime de Bachar al-Assad, conclu avec la rebellion, prévoit le retrait des rebelles de la "capitale de la révolution". Son application devrait débuter, au plus tard, dans deux jours.
"Nous allons commencer l'application de l'initiative dans les prochaines 48 heures en fonction des développements sur le terrain. J'espère que les choses se dérouleront bien dans ce cas l'initiative sera achevée en peu de temps", a affirmé lundi à l'AFP le gouverneur de la province Talal al-Barazi.
L'accord concerne 2 250 personnes, combattants, civils et les blessés, selon les rebelles. "Nous nous sommes mis d'accord pour qu'ils se dirigerent vers Talbissé et Dar al-Kabira et ce point est réglé", a ajouté le gouverneur en faisant mention de deux des derniers fiefs rebelles, situés à environ 20 km au nord de Homs.
Des problèmes logistiques demeurent cependant pour cette "initiative". "L'itinéraire approprié, le choix des personnes au départ et à l'arrivée pour assurer la sécurité du convoi, les points de sécurité sur la route et le démantèlement des mines posées par les rebelles dans la Vieille ville", a précisé Talal al-Barazi. "Si c'est un succès, nous pourrons continuer avec Waer [un quartier rebelle à l’entrée de Homs où vivent des centaines de milliers d'habitants, notamment des déplacés, NDLR] et d'autres localités".
L'Iran et l'ONU garants ?
Selon une version du texte obtenue, dimanche 4 mai, par l'AFP auprès d'une source de l'opposition, les insurgés pourront quitter le centre de Homs avec leur famille, en conservant leur arme individuelle. Ils pourront aussi emporter leurs affaires personnelles dans des valises et seront transportés vers le nord de la province dans des bus aux vitres teintées, escortés par des policiers.
"Un représentant de l'ONU et un autre de l'ambassade d'Iran seront présents comme garants dans chaque bus", précise le texte, alors que les négociations auraient été menées en présence d’un ambassadeur iranien. "Les blessés, s'ils sont d'accord, seront transportés dans des ambulances du Croissant rouge syrien. Les combattants devront remettre avant de partir la carte des mines qu'ils ont posées", ajoute l'accord.
Saluant la "résistance légendaire durant plus de deux ans" des rebelles de Homs, l'opposition s'est pour sa part félicitée de l'accord et a appelé l'ONU à "s'assurer que le régime (le) respecte (...) et garantisse la sécurité des civils".
Avec AFP