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L'État ukrainien a placé mercredi ses forces armées en "état d'alerte total" alors que des villes de l'est du pays continuent de tomber aux mains des séparatistes pro-russes. L'attaché militaire russe a été interdit de séjour en Ukraine.

L’escalade de tensions entre l’Ukraine et la Russie n’en finit pas. Mercredi, le président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov, a assuré que ses forces armées se trouvaient en "état d’alerte total" pour le combat face à la menace d’une intervention russe. "Notre objectif numéro un est d’empêcher le terrorisme de s’étendre des régions de Donetsk et de Lougansk [villes de l’Est ukrainien, proches de la frontière russe, NDLR] à d’autres régions", a-t-il expliqué. L’Ukraine, poursuit le chef de l’État par intérim, a déjà décidé "de créer des milices territoriales composées de volontaires dans chaque région". Mercredi soir, l’attaché militaire russe a été déclaré persona non grata en Ukraine, selon plusieurs médias.

L’est du pays semble inexorablement basculer entre les mains des séparatistes pro-russes. Ces derniers jours, les bataillons de miliciens encagoulés ont pris le contrôle des sites stratégiques – commissariats, mairies, siège des services de sécurité – dans une douzaine de localités. Lundi, Konstaninovka (au nord-est de Donestk) est tombée sous le contrôle des séparatistes ; mardi, ils ont pris le contrôle de Lougansk, chef lieu régional d’environ 500 000 habitants, à une centaine de kilomètres de Donetsk. Et mercredi, les municipalités d'Altchevsk, entre Donetsk et Lougansk, de Sloviansk (à l’ouest de Lougansk) et de Horlivka (nord de Donetsk) sont à leur tour passées dans le giron des pro-russes.

Aucun moyen de reprendre les villes perdues

Les militants sont passés à l’action sans rencontrer de grandes résistances, notamment de la part des forces de l’ordre, mal payées, souvent méfiantes à l’égard de Kiev quand elles ne sont pas ouvertement en faveur des pro-russes. "Les forces de sécurité sont incapables d’assurer leur mission de protection des citoyens. Qui plus est, certaines unités aident ou coopèrent avec les organisations terroristes", a souligné Olexandre Tourtchinov, admettant que l’Ukraine n’avait pas les moyens de reprendre le contrôle des villes perdues.

"Il y a des tentatives de déstabiliser la situation à Kharkiv [est], Odessa [sud], Dnipropetrovsk [est], Zaporijia [sud-est] Kherson et Mykolaïev [sud]", a-t-il également affirmé. Ensemble, ces huit régions constitueraient une large zone contigüe de la Russie et des territoires séparatistes de Crimée, rattachée à la Russie fin mars, et de Transnistrie, une province de Moldavie, que Moscou contrôle déjà de facto.

"Moyens pacifiques"

"L’Ukraine est attaquée. La Russie a lancé une guerre non-déclarée contre notre pays dans l’Est", a renchérit Ioulia Timochenko, ancienne Première ministre et candidate à l’élection anticipée prévue le 25 mai. Des propos appuyés par José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne : "Je n’ai aucun doute sur le fait que le but de M. Poutine est d’avoir le contrôle total sur l’Ukraine", a-t-il déclaré mercredi.

Mardi, le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou, a démenti "catégoriquement les affirmations sur la présence de troupes de sabotage russes dans le sud-est de l’Ukraine". Il a aussi assuré que les troupes russes participant à des "manœuvres" près de la frontière ukrainienne étaient rentrées dans leur caserne, et que "les forces russes n’envahiront pas l’Ukraine". Dans la même veine, le chef de l’État russe, Vladimir Poutine, a convenu au cours d’une conversation avec le Premier ministre britannique, David Cameron, qu’une sortie de crise en Ukraine "ne pouvait être atteinte qu’avec des moyens pacifiques".

Avec AFP

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