![Seïf al-Islam comparaît par vidéoconférence à son procès Seïf al-Islam comparaît par vidéoconférence à son procès](/data/posts/2022/07/19/1658216662_Seif-al-Islam-comparait-par-videoconference-a-son-proces.jpg)
Détenu par des miliciens à près de 200 kilomètres de Tripoli, Seïf al-Islam a comparu dimanche par vidéoconférence à son procès dans la capitale libyenne. Ce fils de Mouammar Kadhafi est poursuivi pour crimes de guerre et corruption.
Seïf al-Islam, l’un des fils de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a comparu dimanche 27 avril par liaison vidéo lors de la reprise de son procès à Tripoli. En tenue bleue de prisonnier, Seïf al-Islam était interrogé depuis le tribunal de Zentane (170 km au sud-ouest de Tripoli) où il est détenu depuis sa capture par des rebelles en novembre 2011, peu après la chute du régime Kadhafi.
Longtemps considéré comme l’héritier politique de son père, Seïf al-Islam est détenu par des miliciens qui refusent de le livrer au pouvoir central. Les rebelles, qui disent douter de la capacité des autorités à empêcher son évasion, ont malgré tout accepté qu’il comparaisse indirectement devant un tribunal de Tripoli. Ce recours à la transmission par satellite avait été critiqué par Amnesty International, qui a estimé que cette décision risquait de transformer le procès "en mascarade" et porterait atteinte au droit des accusés à un procès équitable.
Durant l’audience, Seïf al-Islam s’est montré souriant. Alors que le juge lui demandait s'il avait un avocat ou s'il voulait choisir un, le prévenu a répété : "Dieu est mon avocat." Pendant une vingtaine de minutes, le magistrat a énuméré les chefs d’accusation retenus, qui vont de la corruption à des crimes de guerre perpétrés, selon la justice, lors de la guerre civile qui a abouti à la chute puis à la mort de Mouammar Kadhafi en 2011.
Le procès a été ajourné. La cour a fixé la reprise des débats au 11 mai, en décidant qu'un avocat serait commis d'office pour Seif al-Islam.
La CPI demande toujours l’extradition de Seïf al-Islam
Hormis Seïf al-Islam, vingt-deux hauts responsables du régime, dont l'ex-chef des renseignements de Mouammar Kadhafi, Abdallah al-Senoussi, et son dernier Premier ministre, Baghdadi al-Mahmoudi, étaient sur le banc des prévenus à l’audience qui s’est tenue dans le tribunal de la prison d’Al-Hadba. Huit autres, retenus dans la ville de Misrata, sont apparus par liaison vidéo, dont Mansour Daw, ex-chef de la sécurité intérieure sous le régime Kadhafi. Saadi Kadhafi, un autre fils de Mouammar Kadhafi qui a connu une brève carrière de footballeur professionnel, ne comparaîtra quant à lui que lorsque le parquet aura bouclé son dossier.
S’ils sont reconnus coupables, certains accusés risquent la peine de mort, mais il est difficile de dire si les rebelles auront l’intention ou non d’appliquer une telle sentence.
Avec AFP et Reuters