
À l'ombre du grand favori de la présidentielle algérienne, Abdelaziz Bouteflika, plusieurs "petits" candidats tentent de faire entendre leur voix. FRANCE 24 est allé à la rencontre de deux d'entre eux. Reportage.
Sur la ligne de départ de la présidentielle algérienne, qui aura lieu le 17 avril, six candidats officiels sont en lice pour décrocher la magistrature suprême. Toutefois, tous n'ont pas les mêmes moyens, ni le même poids. En Algérie, certains les qualifient péjorativement de "lièvres" des deux principales têtes d’affiche des élections : le président sortant Abdelaziz Bouteflika, et son principal rival, l’ancien Premier ministre Ali Benflis.
Les envoyés spéciaux de FRANCE 24 en Algérie, Karim Hakiki et Adel Gastel, ont suivi deux d'entres eux : Louisa Hanoune, chef du Parti des travailleurs et seule femme candidate à la présidence et Ali Fewzi Rebaïne, qui dirige le parti Ahd 54. À 59 ans, ce dernier se présente pour la troisième fois à la présidentielle. Fils d’une famille de révolutionnaires, cet opticien de profession a co-fondé la première Ligue des droits de l'Homme en Algérie, ainsi que le Comité national contre la torture.
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Depuis le début de la campagne, s’il peine à faire entendre sa voix, il estime que l’alternance est possible en Algérie. "On me qualifie de 'petit', mais en vérité c’est la fraude qui est grande, et non pas mes résultats", a-t-il confié à FRANCE 24, dimanche, en marge de son dernier meeting avant le vote. Depuis 1989 et l'instauration du multipartisme dans le pays, l'opposition dénonce à chaque élection des fraudes au profit du candidat du pouvoir.
De son côté, dans la banlieue d'Alger, Louisa Hanoune a fait le plein de sympathisants. La seule femme candidate au poste de président mobilise surtout les couches populaires.
"Sachez que j'ai les mains propres et que je ne suis pas impliquée dans les affaires, déclare-t-elle depuis la tribune. Vous êtes venus par conviction et personne ne vous a obligés et personne n'a tenté d'acheter vos voix." À 60 ans, cette députée trotskiste est elle aussi candidate pour la troisième fois d’affilée à la présidentielle. Sans trop se faire d'illusions.