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Report du procès de Seïf al-Islam et Saadi Kadhafi

Prévu ce lundi à Tripoli, le procès pour crimes de guerre et corruption de deux fils de Mouammar Kadhafi, Saadi et Seïf al-Islam, a été repoussé au 27 avril. Plus de 30 autres dignitaires de l'ancien régime sont également poursuivis.

Prévu pour débuter le lundi 14 avril à Tripoli, le procès de Saadi et de Seïf al-Islam Kadhafi, deux des fils de l’ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi, a été repoussé au 27 avril. Les deux hommes poursuivis pour crimes de guerre et corruption étaient absents du tribunal de la prison al-Hadba qui a tenu une brève audience.

Plus de 30 autres responsables du régime Kadhafi, dont l’ancien chef des services de renseignement Abdoullah al-Senoussi et l’ancien ministre des Affaires étrangères Abdoul Ati al-Obeïdi, sont également poursuivis. Ce procès, que la communauté internationale va suivre de près, devrait livrer des indices sur la mise en place d’un État démocratique après la chaotique insurrection de 2011, qui avait fait tomber la dictature.

Un procès public

Le ministre de la Justice, Salah al-Merghani, assure que le procès sera ouvert au public, garant de son honnêteté. "S’ils ne bénéficient pas d’un procès équitable, cela laissera penser que la nouvelle Libye pratique une justice sélective", fait remarquer Hanan Salah, spécialiste de la Libye au sein de l’ONG Human Rights Watch. "Jusqu’à présent, il y a eu des problèmes de représentation judiciaire. Nombre de ceux en procès n’ont pas eu droit à un avocat depuis le début - condition essentielle à un procès honnête", a-t-il continué.

Saadi Kadhafi, qui a eu une brève carrière dans le football professionnel, a été extradé début mars du Niger vers la Libye. Quant à Saïf al-Islam, longtemps considéré comme l’héritier politique de son père, il est détenu par une milice de Zintan, ville de l’ouest du pays, qui refuse de le livrer au gouvernement central.

La CPI veut juger Seïf al-Islam

Seïf al-Islam et Abdallah al-Senoussi font l'objet de mandats d'arrêt internationaux de la CPI qui les soupçonne de crimes contre l'humanité lors de la répression de la révolte. La juridiction internationale exige l'extradition du fils de Mouammar Kadhafi et voit des "obstacles importants" au déroulement équitable d'une instruction sur le sol libyen.

"Il y a trois juridictions qui se disputent la possibilité de juger Seïf al-Islam : le pouvoir local composé de groupes armés, le pouvoir central qui a envie de faire un tout autre procès des anciens dirigeants et la justice internationale", expliquait Alexandre Vautravers, directeur du Département de relations internationales à l’université de Webster à Genève, dans une interview à FRANCE 24 en septembre 2013. "La CPI offre davantage d’équité, mais les peines seront beaucoup plus légères et ne satisferont certainement pas la majorité de l’opinion publique en Libye", ajoute-t-il en rappelant le risque de "procès fleuve".

Avec Reuters