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Pour éviter la prison, Berlusconi veut s'engager auprès des handicapés

Condamné à un an de prison ferme pour fraude fiscale, Silvio Berlusconi, ancien président du Conseil italien, a demandé à purger sa peine en aidant des personnes handicapées. Le procureur général de Milan a donné un avis favorable.

"Aider des handicapés physiques et mentaux à retrouver espoir". Tel est le souhait de Silvio Berlusconi qui a demandé à effectuer des travaux d’intérêt général  pour s’acquitter de la peine à laquelle il a été condamné l’an dernier.  

En  août 2013, l'ancien président du Conseil italien a été condamné à quatre ans de prison, dont trois amnistiés, pour une fraude fiscale de 7 millions d'euros dans des transactions de droits télévisés. Mais Berlusconi, qui, à 78 ans, peut se targuer d’avoir un casier judiciaire toujours vierge et un âge avancé, a de fortes chances d’obtenir gain de cause.  
À l'issue d'une audience de près de deux heures au tribunal de surveillance de Milan jeudi 10 avril, le substitut du procureur général, Antonio Lamanna, a donné un avis favorable à cette requête. La décision revient désormais au président du tribunal milanais, Pasquale Nobile de Santi. Elle "sera déposée dans un minimum de cinq jours et un maximum de quinze jours", s'est-il contenté d'affirmer.
Le cavaliere engagé "en faveur de la société"
De l'avis général, les TIG devraient être accordés à M. Berlusconi. Mais le suspense demeure sur la forme que prendront ces travaux et sous quel régime. Le tribunal de l'application des peines a le choix entre l'assigner à résidence surveillée avec interdiction totale de communiquer avec l'extérieur, ou lui infliger une peine de travaux d'intérêt général qui ne devrait pas excéder dix mois et demi, compte tenu des réductions automatiques de peines.
Jusqu'ici courait surtout l'hypothèse d'une affectation à un centre pour personnes âgées dépendantes. Selon "La Stampa", les avocats du Cavaliere ont présenté une solution alternative inédite : le magnat des médias serait lui-même le mécène d'un centre, qu'il créerait justement à Arcore, à destination de personnes handicapées, à qui il pourrait offrir de "nouveaux stimuli". Une façon pour l'habile politicien de retourner la situation en mettant en avant son engagement "en faveur de la société" et sa volonté de "réhabilitation".
"Berlu" tétanisé à l'idée d’être mis sur la touche
 
Car Silvio Berlusconi tient à ne pas perdre la face, ni sa capacité à mener publiquement son activité politique, à six semaines des élections européennes, premier test électoral pour son parti Forza Italia (FI), en perte de vitesse.
Pour le Cavaliere, déchu du sénat et exclu du Parlement le 27 novembre, il est essentiel de pouvoir participer au débat politique et à la prochaine campagne électorale. La Cour de cassation lui a pourtant déjà interdit de prendre la tête des listes Forza Italia, comme il en avait exprimé l'intention.
C’est donc un Berlusconi affaibli, humilié par le chef de l’État Giorgio Napolitano qui refuse de lui accorider sa grâce présidentielle, et terrifié à l’idée d’être exclu de la scène politique qui attend son verdict. Pour remonter la pente, Silvio Berlusconi aurait besoin de mener une campagne électorale agressive, mais les juges risquent de lui imposer une série de contraintes incompatibles avec ses projets.
Avec AFP et Reuters