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Bien qu'il ait obtenu sans peine la confiance des députés, le discours de politique générale de Manuel Valls a été très critiqué par l'opposition. Tour d'horizon des principales déclarations.

Une semaine après avoir succédé à Jean-Marc Ayrault, le nouveau Premier ministre socialiste français, Manuel Valls, a obtenu sans difficulté, mardi 8 avril au soir, la confiance des députés sur sa déclaration de politique générale. Celui qui s'est présenté avec "le cœur battant pour la France" a récolté 306 voix contre 239, et 26 abstentions, dont 11 socialistes de l'aile gauche du parti.

S'il a obtenu plus que la majorité absolue des 577 membres de l'Assemblée nationale, Manuel Valls n'a pas fait le plein des voix des trois groupes de la majorité. Ainsi, dix écologistes ont voté pour, six se sont abstenus et une élue a voté contre. Dans le groupe des radicaux de gauche, 14 élus ont voté la confiance et trois, qui sont des divers gauche, se sont abstenus. Enfin du côté du Front de gauche, 12 députés ont voté contre mais deux de ses membres divers gauche d'Outre-mer ont apporté leur soutien au gouvernement, un député s'abstenant.

"Beaucoup de communication mais peu de changement"

Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) a assuré, mardi, que son parti n'était pas dans la "logique de la terre brûlée" face à Manuel Valls. Toutefois, EELV, qui a refusé de faire partie du nouveau gouvernement, s’est montré beaucoup plus critique dans un communiqué publié après la déclaration de politique générale du Premier ministre.

"Beaucoup de communication mais peu de changement : ni changement de dimension ni changement de cap !", est-il écrit. "Les écologistes réaffirment que ces orientations générales politiques économiques, sociales, environnementales et budgétaires ne répondent pas à la profondeur des crises sociales et environnementales. Le couple exécutif persiste à ne pas prendre la mesure du changement nécessaire."

Le leader du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, a critiqué de son côté un "discours aux accents sarkoziens", dénonçant notamment la suppression des cotisations patronales pour les salariés payés au SMIC, décision qualifiée de "stupide". Pour André Chassaigne, le chef de file des députés Front de Gauche, Manuel Valls n'a apporté "aucune réponse à la souffrance sociale, à la détresse économique".
Sans surprise, Harlem Désir, premier secrétaire du Parti socialiste, a salué, dans un communiqué, les "réformes audacieuses, courageuses et justes" proposées par Manuel Valls qui " transformeront profondément notre pays".
"Le gouvernement envoie la France dans le mur"
De l’autre côté de l’échiquier politique, l'UMP a été quasi unanime à rejeter la confiance : 197 voix contre et une abstention. L'autorité de Manuel Valls est déjà "profondément atteinte" par le "rétrécissement" de sa majorité, a estimé le président des députés UMP, Christian Jacob.
Gilles Carrez, président UMP de la commission des Finances, s'est également montré très critique : "En annonçant des baisses d'impôts massives à l'horizon 2016 sans les compenser par des réductions de dépenses, le Premier Ministre a fait le choix de creuser le déficit budgétaire et de risquer la dégradation des conditions de financement de la France." 
Toutefois, le discours aux accents républicains de Manuel Valls a été salué par le député UMP des Yvelines Henri Guaino, noyamment la question du patriotisme : "Ça m'a beaucoup plu, pour une fois qu'on proclame la fierté d'être Français".
À l'UDI, sur 30 députés, 23 ont voté contre, 3 se sont abstenus. "Il n'y a pas de changement", a constaté le député du parti centriste Christophe Lagarde. "Il a annoncé beaucoup de dépenses" et "je ne sais pas où il économise les 50 milliards", a-t-il jugé.
La présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, estime que "le gouvernement envoie la France dans le mur". "De ce discours sans envergure, il n'y a qu'une seule chose à retenir: le gouvernement socialiste envoie la France dans le mur, en poursuivant une politique bruxelloise déjà mise en œuvre par l'UMP, et qui, chaque jour, fait un peu plus la preuve de ses échecs", a expliqué la leader frontiste dans un communiqué.