
François Hollande a riposté jeudi aux critiques formulées par Nicolas Sarkozy envers l’État dans sa tribune publiée dans Le Figaro. Le chef de l'État a rappelé que la France était un "pays démocratique".
Comparer la justice française à celle d'une dictature est "insupportable", a déclaré jeudi soir François Hollande après la tribune de Nicolas Sarkozy publiée dans le journal "Le Figaro". L'ancien président, qui assimile les écoutes judiciaires dont il est l'objet aux méthodes de la Stasi, la police politique de l'ex-RDA, affirme que les fondamentaux de la République ont été "foulés au pied" dans les procédures qui le visent.
"Notre pays est un pays démocratique, un pays qui est fier d'être reconnu comme celui des droits de l'homme où la justice, en tout cas j'y veille depuis que je suis président de la République, peut agir en toute indépendance", a répliqué le chef de l'État lors d'une conférence de presse organisée au soir de la première journée du Conseil européen à Bruxelles. "Laisser penser que notre pays, notre république puisse ne pas être fondée sur les libertés, c'est introduire un doute qui n'a pas sa place, et toute comparaison avec des dictatures est forcément insupportable", a-t-il ajouté.
François Hollande a par ailleurs souligné qu'il "ne répondrait à aucune polémique". "Mon devoir comme tout président de la République, c'est d'assurer l'indépendance de la justice, la séparation des pouvoirs, l'exercice des droits de la défense, la présomption d'innocence, le respect des décisions de la chose jugée qui s'imposent à tous".
Renforcer l'indépendance de la justice
Ces écoutes sont "encadrées par une loi de 2004", a-t-il rappelé relevant qu'à l'époque "ce n'était pas la majorité actuelle qui était en responsabilité".
Le président de la République a par ailleurs mis en exergue que les juges "lorsqu'ils décident du déclenchement d'une écoute judiciaire" doivent aussitôt "en informer le bâtonnier quand il s'agit d'un avocat" et doivent en demander le renouvellement "au bout de quatre mois".
Il a réaffirmé sa volonté que la réforme du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) "puisse aboutir" afin que "l'indépendance de la justice soit encore renforcée".
Avec AFP et Reuters