
Plusieurs soldats israéliens ont été blessés mardi par une explosion qui s'est produite sur la partie du Golan occupée par Israël, près de la frontière syrienne. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a affirmé qu’Israël répondrait "avec force".
Quatre parachutistes israéliens ont été blessés, dont un grièvement, mardi 18 mars, par l'explosion d'une bombe au passage de leur jeep dans la partie du plateau du Golan occupée par Israël, selon l'armée israélienne. L'explosion s'est produite près de Majdal Chams, à proximité de la ligne de démarcation avec la partie du Golan sous contrôle syrien. Les soldats ont été touchés au moment où ils descendaient de leur véhicule pour vérifier un engin suspect qu'ils avaient repéré près de la clôture longeant la ligne de cessez-le-feu, a-t-on ajouté de mêmes sources.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a averti qu'Israël réagirait "avec force". "Nous agirons avec force pour assurer la sécurité d'Israël", a prévenu Benjamin Netanyahou, dont les propos tenus lors d'une réunion de son parti Likoud (droite nationaliste), ont été diffusés par la radio militaire.
"La frontière syrienne fourmille d'éléments djihadistes et du Hezbollah, ce qui constitue un nouveau défi pour Israël", s'est inquiété le Premier ministre. "Ces dernières années, nous avons réussi à maintenir le calme (sur le plateau du Golan) malgré la guerre civile en Syrie, mais là aussi nous agirons avec force, pour assurer la sécurité d'Israël", a insisté Benjamin Netanyahou.
L’armée israélienne a riposté en visant des positions de l'armée syrienne, selon un communiqué militaire. Un porte-parole de l'armée a précisé que les tirs d'artillerie israéliens avaient "atteint leur cible" en soulignant que "l'armée syrienne est responsable de ce qui se passe". "Il y a un nombre croissant d'attaques dans la zone frontalière et nous devons nous y préparer", a expliqué le lieutenant-colonel Peter Lerner. Ce dernier n'a pas été mesure de dire si le mouvement chiite libanais Hezbollah, allié du régime du président syrien Bachar al-Assad, était responsable de l'attentat de mardi.
La crainte d'une escalade militaire entre Israël et la Syrie
Les incidents se sont multipliés récemment entre Israël, d'une part, et la Syrie et le Hezbollah d'autre part. Samedi, ce sont des soldats israéliens qui ont tiré vers plusieurs "suspects" qui s'étaient approchés de la frontière israélo-libanaise. La veille, l'artillerie israélienne avait ouvert le feu contre des positions attribuées par Israël au Hezbollah, dans le sud du Liban, après l'activation d'un engin explosif au passage de soldats israéliens dans une zone frontalière sensible aux confins du Liban et de la Syrie.
Le 5 mars, l'armée israélienne avait annoncé avoir tiré sur deux membres du Hezbollah, et les avoir blessés, alors qu'ils installaient un engin explosif dans le nord du Golan.
La situation sur les hauteurs du Golan est tendue depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011, mais les incidents sont restés jusqu'à présent relativement mineurs, se limitant à des tirs à l'arme légère ou au mortier auxquels l'armée israélienne a généralement répliqué.
En mai 2013, l'armée syrienne avait revendiqué pour la première fois des tirs ayant endommagé un véhicule militaire israélien sur le Golan. Le mois dernier, deux roquettes tirées de Syrie s'étaient abattues sur la partie du plateau occupée par Israël, peu après une visite de Benjamin Netanayou dans cette région.
Israël est officiellement en état de guerre avec la Syrie. Il occupe depuis 1967 quelque 1 200 kilomètres carrés du plateau du Golan qu'il a annexés, une décision jamais reconnue par la communauté internationale, environ 510 kilomètres carrés restant sous contrôle syrien.
Avec AFP