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Oscar Pistorius en larmes, ses avocats contre-attaquent

L’athlète sud-africain Oscar Pistorius a fondu en larmes au douzième jour de son procès pour le meurtre de son amie. Le champion handisport risque une peine de 25 ans de prison, mais mardi c’est bien la police qui a été mise en accusation.

Au douzième jour de son procès pour le meurtre de son amie Reeva Steenkamp, le champion paralympique sud-africain Oscar Pistorius a pleuré à chaudes larmes et s'est bouché les oreilles pendant un moment alors que le capitaine de police Chris Mangena expliquait comment il avait reconstitué la scène des coups de feu.

Quatre tirs ont transpercé la porte des toilettes de sa salle de bain la nuit de la Saint-Valentin, le 14 février 2013 où, dit-il, il croyait qu'un voleur s'était introduit, mais où se trouvait sa fiancée, sa victime. Cet expert, mandaté à partir du 7 mars 2013, après que le parquet eut fait reprendre l'enquête à zéro, s'est aussi appuyé sur les photos post-mortem de Reeva, qui n'ont pas été montrées en direct à la télévision mais décrites.

Le bras droit transpercé, la blessure à la hanche, une autre aux doigts de la main gauche et la trajectoire entrante et sortante d'une balle au côté droit du crâne, a décrit Mangena, en indiquant les emplacements sur sa propre tête de sa main.

L'avocat de Pistorius n'en finit pas d'attaquer les approximations des policiers

Auparavant, ce n'est pas le champion handisport accusé de meurtre qui a été questionné comme un suspect, mais bien un enquêteur. Depuis le 3 mars, Barry Roux, l'avocat de l'athlète, n'en a pas fini d'attaquer les approximations des policiers sud-africains appelés en pleine nuit le 14 février 2013. Mardi, c'était donc au tour de Barend van Staden, un photographe de la police scientifique de Pretoria, arrivé à l'aube pour faire le portrait de la scène du crime sous tous les angles, traces de sang, arme, impacts sur les portes et chambranles, effets personnels.

Barry Roux va disséquer chaque photo, demandant tantôt pourquoi il l'a prise ou pourquoi il ne l'a pas prise, ponctuant son contre-interrogatoire de ses petites phrases désormais cultes en Afrique du Sud, telles que "si vous ne vous rappelez pas, vous ne vous rappelez pas" ou "laissez-moi vous aider".

Comme au jeu des sept différences, il compare le contenu des images et les horaires, s'étonne que Van Staden n'ait pas vu un autre enquêteur. "Vous ne pouviez pas le rater, il était en même temps dans le même couloir", dit-il. "Dites à la cour où vous étiez à 06H08?", "A quelle heure le colonel Motha est-il parti ?", ajoute-t-il dans une spectaculaire inversion des rôles.

Dans le feu de sa démonstration de l'incompétence policière qu'il accuse à nouveau d'avoir "gravement dérangé la scène du crime", il fait pourtant mine d'ignorer que certaines photos montrent des gants portés par des enquêteurs.

Pendant ces échanges, Pistorius semble lui absent, plongé dans un livre.

Avec AFP