
En Syrie, les attaques chimiques du 21 août dernier ont failli déclencher une guerre dans la guerre. Mais face aux menaces de frappes occidentales, Damas a finalement accepté de se débarrasser de son arsenal chimique. Une sortie de crise qui a finalement permis à Bachar al-Assad de renforcer son pouvoir...au grand dam des Occidentaux. FRANCE 24 vous propose un documentaire de 24 minutes pour revenir sur ces jours, où tout aurait pu basculer.
"Une ligne rouge à ne pas franchir". Les propos de Barack Obama, prononcés en août 2012, se voulaient menaçants : l'utilisation d’armes chimiques par le régime syrien "changerait la règle du jeu". Pourtant, un an plus tard, le 21 août 2013, une attaque chimique frappait la banlieue de Damas. Entre 300 et 1 400 personnes ont été tuées, des milliers d’autres blessées, selon des sources médicales et des militants de l’opposition. "Tout porte à croire que c'est le régime qui a commis cet acte abject", dénonçait François Hollande six jours plus tard.
Nous nous sommes rendus à Damas au lendemain de cette attaque chimique et les Syriens que nous avons rencontrés redoutaient alors des frappes occidentales. Les Damascènes s’attendaient à ce que des missiles tombent d’une minute à l’autre, sans changer pour autant leurs habitudes. La guerre, ils la vivaient déjà au quotidien depuis bien longtemps…
Et malgré les menaces franco-américaines, aucun missile Tomahawk n’est venu toucher la capitale syrienne ou ses environs. À la surprise générale, Damas a accepté, sur proposition russe, de se débarrasser de l’ensemble de son arsenal chimique et Bachar al-Assad est finalement parvenu à désamorcer la crise.
Ce documentaire revient sur cet épisode crucial du conflit syrien, pour tenter de comprendre les coulisses de cette crise.
Est-on certain que l’armée de Bachar al-Assad est responsable de cette attaque chimique ? Malgré les accusations des grandes puissances occidentales, la haute représentante de l'ONU pour le désarmement, Angela Kane, nous explique qu’"aucune preuve ne tiendrait devant un tribunal" pour désigner un responsable.
L'ambassadeur syrien à l'ONU, Bachar Jaafari, et l'opposant Michel Kilo, emprisonné à deux reprises en Syrie, livrent chacun leur version des faits.
Peter Baker, journaliste au "New York Times", décrypte l'attitude de Barack Obama et nous raconte les coulisses des négociations avec le président russe, Vladimir Poutine.
Enfin, le sénateur républicain John McCain, ancien adversaire de Barack Obama dans la course à la Maison Blanche, assure, lui, que John Kerry "a été roulé dans la farine" par les Russes.