Les résultats du second tour de la présidentielle au Salvador s'annoncent serrés. Le candidat de gauche, Sanchez Ceren, obtient 50,11 % des voix selon des résultats préliminaires, contre 49,89 % pour son adversaire de droite Norman Quijano.
L'écart entre les deux adversaires est infime. Au terme du second tour de la présidentielle au Salvador et après dépouillement de l'intégralité des bulletins, les résultats préliminaires annoncés par le Tribunal suprême électoral (TSE) sont très serrés. L'ancien guérillero de gauche Sanchez Ceren, a obtenu 50,11 % des voix contre 49,89 % pour le candidat de droite Norman Quijano, selon des résultats qui ne sont pas encore définitifs.
Face au faible nombre de voix départageant les deux candidats, le président du TSE, Eugenio Chicas, a demandé à ce qu'aucun des deux ne proclame sa victoire avant l'annonce officielle des résultats définitifs, et a appelé à la "prudence". Le TSE a également ordonné un décompte manuel des bulletins, qui commencera lundi et pourrait durer trois jours.
Épouvantail vénézuélien
L'Alliance républicaine nationaliste (Arena, droite) n'a toutefois pas suivi les recommandations du TSE. Le parti a, dès dimanche, annoncé la victoire de son candidat Norman Quijano, ancien maire de la capitale, San Salvador. Dans la foulée, Norman Quijano a accusé la gauche au pouvoir d'orchestrer "une fraude" avec les autorités électorales, et a rejeté les résultats donnant une avance minime à son opposant.
"Nous n'allons pas permettre des fraudes dans le genre chaviste ou de Maduro comme au Venezuela. Ici, c'est le Salvador", a déclaré Norman Quijano devant des centaines de partisans, agitant, comme il l'a fait durant la campagne, l'épouvantail vénézuélien, pays où le gouvernement du socialiste Nicolas Maduro est violemment contesté depuis plus d'un mois.
Quelques heures plus tard, Sanchez Ceren a, lui aussi, a revendiqué sa victoire. "Nous avons remporté le premier tour, nous l'avons emporté à nouveau au terme du second tour. Nous devons poursuivre la lutte contre la pauvreté [...]. Le peuple a choisi de poursuivre sur la piste du changement", a-t-il déclaré.
Lutte contre la pauvreté
Ex-ministre et ancien membre du haut commandement de la guérilla, Sanchez Ceren est l'actuel vice-président du chef de l'État sortant Mauricio Funes, un journaliste modéré. L'élection de ce dernier, en 2009, avait mis fin à 20 ans de règne de l'Arena et signé la première élection d'un président de gauche à la tête de ce pays de 6,2 millions d'habitants.
Sanchez Ceren s'est inscrit dans la droite lignée de Mauricio Funes, promettant d'approfondir les programmes sociaux initiés par le gouvernement, qui sont parvenus à faire diminuer de presque six points un taux de pauvreté s'établissant désormais à 40 % de la population, selon le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).
Norman Quijano, un ancien dentiste de 67 ans profondément anti-communiste, s'est engagé, lui, à "améliorer" les dispositifs sociaux existants et à s'attaquer à la criminalité, marquée par les activités des "maras", des bandes de gangsters constituées de jeunes gens reconnaissables à leurs multiples tatouages qui se livrent notamment aux extorsions et à divers trafics.
Avec AFP et Reuters