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Notre-Dame-des-Landes : Le PS et les écologistes jouent l'apaisement

Les échanges tendus du week-end entre les écologistes et Premier ministre ont laissé place à des déclarations bienveillantes. Jean-Marc Ayrault a rappelé lundi que le gouvernement a "besoin de tout le monde" et les Verts veulent aller de l'avant.

Après avoir tapé du poing sur la table, Jean-Marc Ayrault joue désormais la carte de l’apaisement avec les écologistes. Lundi 24 février, le Premier ministre a affirmé "avoir besoin de tout le monde" au sein du gouvernement, sous-entendu "y compris les Verts" qui y sont représentés par Cécile Duflot, ministre de l'Égalité des territoires et du Logement, et Pascal Canfin, ministre délégué au développement.

"Le week-end est passé", a déclaré Jean-Marc Ayrault, à son arrivée au salon de l'agriculture à Paris, en référence aux tensions à la fois survenues dans les manifestations à Nantes mais aussi au sein du gouvernement. Par ces mots, il entend ainsi passer l’éponge sur le tacle qu’il a adressé la veille aux écologistes leur demandant de "sortir de l’ambigüité", en ce qui concerne le projet de construction de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Une sortie qui a donné du grain à moudre à l’opposition, certains appelant à la démission de Cécile Duflot.

"Nos désaccords ne nous empêchent pas de travailler ensemble"

Embrayant le pas au Premier ministre, la porte parole Najat Vallaud-Belkacem, interrogée sur le maintien d’EELV au sein du gouvernement, a affirmé qu’il restait "des choses à faire ensemble".

Les écologistes, eux aussi, ont préféré calmer le jeu. La députée et co-présidente du groupe EELV à l'Assemblée nationale Barbara Pompili a estimé qu'il n'y avait pas sujet à polémiquer. "Nous avons acté que la question de Notre-Dame-des-Landes ainsi que la question de l'EPR de Flamanville (dont les Verts demandent la fermeture, NDLR) étaient deux points sur lesquels nous n'étions pas d'accord mais ne nous empêchait pas de travailler ensemble."

La ministre du Logement Cécile Duflot avait affirmé, samedi au Monde, qu'elle soutiendrait "plutôt deux fois qu'une" les opposants si elle n'était pas au gouvernement, avant les violences qui ont dévasté le centre de Nantes.

"Vraie-fausse alliance"

Cependant, cette différence d’opinions sur ce dossier clé est considérée comme un nouveau couac gouvernemental par l’opposition. Ainsi, le président de l’UMP, Jean-François Copé, n’a pas manqué de fustiger "l’hypocrisie de cette vraie-fausse alliance avec les Verts, qui est une alliance pour gagner des voix, pas pour gouverner le pays".

"Pour moi, il n'y a qu'une seule solution, c'est que les Verts sortent du gouvernement une bonne fois pour toutes", a dit le président de l'UMP sur France inter. "La gestion de ce dossier est exactement à l'image de la manière dont Jean-Marc Ayrault gère la France, avec une impression, pour tous les Français, d'idéologie d'un côté, d'indécision de l'autre, a-t-il accusé. C'est Notre-Dame-des-Landes aujourd'hui, c'est la transition énergétique demain".

Avec AFP