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"Avortement et court terme"

Presse internationale, Lundi 17 février 2014. Au menu de cette revue de presse, les manifestations de l’opposition au Venezuela, et la loi criminalisant l’avortement en Espagne, où le principe de juridiction universelle est également en passe d’être remis en cause.

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On commence cette revue de presse internationale au Venezuela, où l’opposition s’est de nouveau mobilisée ce week-end. Des manifestations qui ont encore dégénéré dans la capitale, Caracas.
Trois morts la semaine dernière, et des violences qui se poursuivent: le mouvement  a été lancé il y a deux semaines maintenant par des étudiants protestant contre la vie chère, l'insécurité et les pénuries de pétrole, dans un pays qui dispose pourtant de l’une des plus importantes réserves de la planète. Des revendications que le journal d’opposition vénézuélien El Nacional accuse le gouvernement de chercher à censurer, dans les rues, par la violence, mais aussi dans les médias.
La presse d’opposition, montre, avec El Universal, une opposition vénézuélienne qui veut la paix, mais dont le drapeau qui lui sert d’étendard, est ensanglanté.
Elle aussi très anti-chaviste, la presse anglo-saxonne se demande si les événements de ces derniers jours ne marquent pas la fin du Venezuela de Chavez, mort en mars dernier. C’est une question que pose notamment The Daily Beast, en rapportant ce témoignage d’un habitant de Caracas, revenu chez lui après des études aux Etats-Unis: «Ici rien ne fonctionne, il y a des files d’attente pour tout, les prix ont flambé. On ne peut plus sortir le soir de peur de se faire tirer dessus, et si l’on veut se marier, impossible de trouver un endroit où vivre. Ce pays est devenu invivable».
«Ca tourne mal au Venezuela», estime The Wall Street Journal, qui évoque une politisation des forces de l’ordre léguée par l’héritage chaviste influencé par Cuba, politisation qui aurait eu pour conséquence de transformer la police en une sorte de milice dont l’un des rôles consisterait à intimider les opposants.
En Espagne, malgré les manifestations et les protestations en Europe, le projet de loi criminalisant l'avortement devrait être adopté sans difficulté. Dans la ligne gouvernementale, le journal de droite ABC explique ce matin, photo de fœtus dans le ventre maternel à l’appui, que la question de l’avortement divise certes la société espagnole, mais que la majorité des Espagnols estime que les droits de l’enfant à naître sont à prendre en compte tout autant que les droits de la femme. ABC qui oublie de signaler que d’après un récent sondage, 86 % des Espagnols, et même 65% des électeurs du PP, s'opposent à l'esprit de cette loi.
Ce projet divise en Espagne et émeut en Europe, rappelle The Independent, qui voit dans cette proposition de Mariano Rajoy un obstacle au renforcement de l’identité et de la cohésion nationales, dans un contexte de séparatismes renforcés et d’économie endommagée. «Si c’est une tactique pour renforcer la mobilisation des électeurs du PP à l’approche des européennes, c’est une stratégie de court terme, très préjudiciable à long terme».
L’Espagne où le gouvernement a également en projet une réforme qui va ôter aux juges espagnols le pouvoir de poursuivre les autocrates du monde entier. C’est une info qu’on a trouvée dans Le Figaro, qui rapporte que le gouvernement cherche à réformer la juridiction universelle. Un principe juridique, utilisé notamment par le juge Baltasar Garzón contre Augusto Pinochet. 
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