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Plongé dans un coma artificiel après un grave accident lors d'une compétition en janvier, Paul-Henri De Le Rue sera bien présent, mardi, à Sotchi pour l'épreuve de snowboardcross. Le Français a retrouvé sa forme.

Alors qu’il s’apprête à participer, mardi 18 février, à l’épreuve de snowboardcross des Jeux olympiques de Sotchi, le Pyrénéen Paul-Henri De Le Rue revient de très loin. Il y a un mois, cet athlète français était encore dans un lit d’hôpital, après un terrible accident lors d’une course de Coupe du monde en Andorre. Après avoir chuté sur le dos et la tête, il avait même été placé dans un coma artificiel pendant quelques heures.

"Polo était en soins intensifs, incapable de répondre au moindre signe. Les pronostics étaient vraiment mauvais et sa stabilité vitale était même remise en question", avait ainsi écrit, le 13 janvier dernier, son frère Xavier sur sa page Facebook, tout en publiant une photo de l’athlète, le visage tuméfié.

"Je me suis blessé plein de fois"

Au lendemain de sa chute, l’état du sportif s’était finalement stabilisé. Plutôt chanceux dans son malheur, le rider n’a pas souffert de lésions cérébrales mais d’un traumatisme facial avec fracture de l’orbite, associé à un traumatisme crânien avec perte de connaissance. Malgré ces blessures, Paul-Henri De Le Rue s’est reconcentré dès son réveil sur son objectif. "Quand j’ai repris mes esprits, je n’ai eu qu’une pensée en tête : que j’allais récupérer le plus vite possible pour aller aux Jeux", a expliqué le snowboarder à l’AFP.

À 29 ans, l’athlète originaire de Saint-Lary-Soulan n’en est pas à son premier accident. Le snowboardcross, un parcours d'obstacle chronométré sur une piste comportant des bosses, des portes et des virages relevés, est en effet une épreuve de casse-cou. Interrogé sur sa carrière par le journal "Sud Ouest", Paul-Henri De Le Rue assure avoir déjà surmonté plusieurs blessures : "Je suis pro depuis que j’ai 18 ans. Je me suis blessé plein de fois. J’ai fait une hémorragie cérébrale en 2007. J’ai subi de multiples fractures."

Pendant un mois, avant d’arriver en Russie, Paul-Henri De Le Rue n’est pas remonté sur son snowboard. Le sportif a toutefois suivi une remise en forme intensive pour ne pas perdre son niveau. Champion du monde junior en 2004, il est l’une des grandes chances de médaille de l’équipe de France. "J’ai connu la victoire en 2006 [médaille de bronze aux JO de Turin, NDLR] et l’échec en 2010 [25e au classement aux JO de Vancouver]. Je sais que l’or est accessible mais ça ne veut pas dire que je vais l’avoir", tempère le champion.

Connu pour sa détermination, il se démarque aussi par sa franchise. Alors que les autres membres de l’équipe de France évitent de s’exprimer sur des sujets sensibles, le snowboarder parle sans tabou. "Je reconnais la prouesse technique des Russes, ils ont été incroyablement forts sur ce point, mais pour moi, il ne devrait pas y avoir d’olympisme sans les droits de l’Homme", a-t-il expliqué au site E-adrenaline, peu après son installation au village olympique de Sotchi, en référence aux nombreux scandales qui ont émaillé l’organisation de ces JO.

Forte personnalité du camp tricolore, Paul-Henri De Le Rue est également un père de famille prévenant. Même s'il ne compte remiser son snowboard au placard, la tête brûlée des pistes annonce qu’il ralentira la cadence après les JO : "J’aurai besoin de ne pas prendre de risques au niveau des chocs cérébraux, de prendre le temps pour finir de récupérer de mon traumatisme et surtout passer du temps avec ma femme et ma fille."