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Malgré le refus de l'opposant Arseni Iatseniouk de prendre la tête du nouveau gouvernement ukrainien, le président Viktor Ianoukovitch a accepté d'abolir les lois anticontestation controversées qui ont radicalisé la rue ukrainienne.

C'est sans doute une fin de non recevoir. Arseni Iatseniouk, l'un des chefs de file de l'opposition ukrainienne, a rejeté lundi soir la proposition du président Viktor Ianoukovitch de diriger le gouvernement, a annoncé la présidence.

Aux yeux des manifestants, les deux portefeuilles offerts par le chef de l'État, Viktor Ianoukovitch, aux dirigeants de l'opposition - celui de Premier ministre à Arseni Iatseniouk et un poste de vice-Premier ministre à Vitali Klitschko - ont pour but de diviser l'opposition et constituent des ouvertures insuffisantes.

La réunion entre les trois principaux chefs de l’opposition, l’ex-boxeur Vitali Klitschko, Arseni Iatseniouk, du parti de l’ex-Première ministre emprisonnée Ioulia Timochenko, et le nationaliste Oleg Tiagnybok a néanmoins permis de trouver quelques points de convergence.

Ainsi, pouvoir et opposition se sont mis d'accord pour abolir les lois anticontestation controversées votées le 16 janvier et qui ont conduit à une radicalisation du mouvement, a ajouté la présidence dans un communiqué publié à l'issue de pourparlers entre le chef de l'État et les leaders de l'opposition.

Ils se sont accordés également sur l'adoption d'une loi d'amnistie pour les manifestants arrêtés, mais à condition que soient libérés les bâtiments publics occupés, a précisé la même source.

Catherine Ashton attendue dès mardi en Ukraine

La Patrie, le parti de l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko, aujourd'hui dirigé par Arseni Iatseniouk, a appelé à un rassemblement mardi, sur la place de l'Indépendance à Kiev, pour soutenir les députés de l'opposition. "Venez à midi soutenir les députés qui sont prêts à prendre sur eux la responsabilité de se débarrasser de ces lois dictatoriales", lit-on dans un communiqué. 

Une session extraordinaire du Parlement ukrainien consacrée à la situation politique doit s’ouvrir mardi, ainsi qu'un sommet entre l'Union européenne et la Russie. Mais ce rendez-vous s’annonce particulièrement difficile, les relations entre Bruxelles et Moscou se trouvant quelque peu dégradées par cette crise et des accusations mutuelles d'ingérence.

Par ailleurs, la chef de la diplomatie de l’Union européenne Catherine Ashton a annoncé qu’elle se rendrait en Ukraine mardi, soit 48 heures plus tôt que prévu, pour aider à désamorcer la crise déchirant ce pays. Son bureau a indiqué à l’AFP qu’elle partirait à Kiev après un entretien avec le président russe Vladimir Poutine à Bruxelles et qu’elle passerait la journée de mercredi dans la capitale ukrainienne avant de partir pour Riga le lendemain.

Avec AFP et Reuters