Les délégations de l’opposition et du régime syrien se sont retrouvées pour la première fois samedi autour de la table des discussions pour tenter de trouver une issue au conflit qui mine le pays depuis trois ans.
Les pourparlers entre les délégations du président Bachar al-Assad et de l'opposition syrienne se sont enfin ouverts, samedi 25 janvier, dans un salon du siège de l’ONU à Genève, sous l'égide du médiateur international Lakhdar Brahimi. Il s'agit des premières discussions en face-à-face entre les deux camps depuis le début du conflit il y a trois ans.
Conformément au plan de l'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, les deux camps se sont retrouvés peu après 9 heures (GMT) dans la même pièce pour écouter pendant une trentaine de minutes le discours d'introduction du médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe.
Fidèles du président Bachar al-Assad et opposants sont entrés dans la pièce par des portes différentes, se sont assis face à face et ne se sont pas adressés la parole. Leur rencontre s'est tenue à huis clos, loin des caméras et de la presse. Les négociateurs des deux camps ennemis se sont parlés par l'intermédiaire de Lakhdar Brahimi, mais pas directement l’un à l’autre.
Lors de la conférence de presse qui a suivi, Brahimi a dit espérer que des convois d'aide humanitaire seraient autorisés à se rendre d'ici lundi dans les zones sous contrôle rebelle de Homs, dans le centre du pays. Le médiateur a ajouté qu'il espérait discuter dimanche de la question d'un échange de prisonners.
Une rencontre retardée
L'équipe de négociateurs du régime de Damas à Genève est conduite par Bachar al-Jaafari, ambassadeur de Syrie à l'ONU, et non par le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, selon une source proche des négociations. Les négociateurs de l'opposition sont, eux, menés par Hadi al-Bahra, ingénieur de formation et intellectuel.
Les négociations auraient dû commencer vendredi, mais l'ONU et les Syriens ont perdu 24 heures après le refus de l'opposition de s'asseoir à la même table que le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem.
La raison ? Damas n'a pas accepté ce qui constitue une ligne rouge pour l'opposition et les Occidentaux: la reconnaissance par le régime du principe d'un gouvernement de transition conformément au texte adopté par les Russes et les Américains en juin 2012 lors de la conférence de Genève-1.
Après d'intenses discussions avec les deux délégations, Lakhdar Brahimi avait finalement convaincu les protagonistes d'être présents samedi pour une première rencontre.
Avec AFP et Reuters