La Coalition nationale syrienne, principale organisation des opposants à Bachar al-Assad, a annoncé, samedi, qu'elle participerait à la conférence de paix Genève-2, prévue le 22 janvier en Suisse.
Après plusieurs semaines de tergiversations, la Coalition nationale syrienne (CNS), principale organisation des opposants à Bachar al-Assad, a annoncé, samedi 18 janvier, qu’elle acceptait de participer à la conférence de paix de Genève-2, qui doit débuter le 22 janvier en Suisse.
Lors de ce vote à bulletins secrets, 58 membres de la Coalition ont voté en faveur de cette participation, 14 ont voté "non", deux se sont abstenus et un a voté blanc, selon les résultats officiels. La décision d’envoyer des représentants à Genève a été prise après deux semaines de report et une séance de discussions marathon en Turquie.
La Coalition était très divisée sur l'opportunité de s'asseoir à la table des négociations avec les représentants du régime de Damas, ainsi que l'y poussent depuis plusieurs semaines ses parrains occidentaux et arabes.
Une victoire pour les Amis de la Syrie
Cette participation représente une victoire considérable pour les
Amis de la Syrie et la
communauté internationale qui ont mis une pression considérable, ces dernières semaines, sur les membres réfractaires pour les convaincre de participer à cette conférence. Vendredi, le secrétaire d’État américain John Kerry exhortait depuis Washington la CNS à participer à Genève-2.
"Il y avait un vrai risque d’implosion de la Coalition si elle n’avait pas réussi à se rendre à Genève, analyse Marine Olivesi, correspondante de FRANCE 24 en Turquie, car l’existence même de la CNS, sa légitimité lui a été donnée par la communauté internationale et un grand nombre de pays, dont la France et les États-Unis, en ont fait le seul représentant légitime de la Syrie".
Le 12 janvier, les
Amis de la Syrie, un groupe composé de onze pays dont la France, les États-Unis, mais aussi le Qatar et l’Arabie saoudite, avaient aussi, une nouvelle fois, appelé la Coalition nationale syrienne à prendre part à la conférence.
Risque d’érosion de la légitimité de la CNS ?
Pour autant, ce vote ne marque pas "la fin de la zone de turbulence que traverse la Coalition en exil", avertit Marine Olivesi. En effet, Genève-2 doit rassembler à une même table régime et opposition syriens pour discuter d'une hypothétique transition politique, selon les contours d'un règlement signé le 30 juin 2012 à Genève, mais jamais appliqué.
"Depuis la frontière turque, réfugiés et combattants sont très critiques quant à la légitimité de la CNS à les représenter. Les images de la CNS assis en face des représentants du régime pourraient contribuer à éroder un peu plus la légitimité de la Coalition", estime la correspondante de FRANCE 24.
Organisée par les États-Unis et la Russie sous la supervision de l'ONU, la conférence de paix, qui doit débuter mercredi à Montreux en Suisse, doit permettre de mettre fin à la guerre civile en Syrie, qui a fait plus de 130 000 morts et des millions de réfugiés et déplacés depuis le début du conflit en mars 2011.
Avec AFP