![Jouer ou ne pas jouer en été au Qatar ? La valse-hésitation de la Fifa Jouer ou ne pas jouer en été au Qatar ? La valse-hésitation de la Fifa](/data/posts/2022/07/19/1658196197_Jouer-ou-ne-pas-jouer-en-ete-au-Qatar-La-valse-hesitation-de-la-Fifa.jpg)
Alors que le secrétaire général de la Fifa a annoncé mercredi que la Coupe du monde 2022 au Qatar n'aurait pas lieu en été en raison de la chaleur accablante, la direction de l'instance mondiale du football soutient qu'aucune décision n'a été prise.
Certains à la Fifa se sont dits "abasourdis" par son annonce. Le secrétaire général de la Fédération internationale du football, Jérôme Valcke, a en effet pris de court son organisation mercredi 8 janvier en annonçant que la Coupe du monde 2022 au Qatar aurait lieu l'hiver et non l'été. "Les dates de la Coupe du monde ne seront pas juin-juillet", a ainsi déclaré Jérôme Valcke. "Je pense que ça se jouera entre le 15 novembre et le 15 janvier au plus tard", a-t-il ajouté.
Le syndicat international des joueurs (FIFpro), notamment, s'était inquiété ces derniers mois de la perspective d'un Mondial disputé en juin et juillet, ses dates traditionnelles, en raison des fortes chaleurs au Qatar à cette période de l'année. La température moyenne y oscille généralement entre 35°C et 45°C.
Mais la Fifa s'est empressée de tempérer les propos de Jérôme Valcke. L'un des vice-présidents de l'organisation, Jim Boyce, a assuré que la décision n'avait pas été prise. Ce dernier s'est dit abasourdi, souligant que seul le comité exécutif de la Fifa pouvait se prononcer. La Fédération avait en effet annoncé en octobre le lancement d'une consultation, à la demande des clubs et des ligues nationales. Et la décision était attendue après la Coupe du monde au Brésil, l'été prochain.
"Autant que je sache, le comité exécutif de la Fifa attendait un rapport de toutes les parties prenantes de la Coupe du monde - les chaînes de télévision, les ligues, les sponsors, d'ici la Coupe du monde au Brésil", a-t-il dit à Sky Sports. "Que Jérôme [Valcke] ait exprimé ou pas une opinion personnelle, je ne sais pas, mais je peux confirmer que cela n'a pas été discuté au comité exécutif de la Fifa. Je suis très surpris", a-t-il ajouté.
La Fifa elle-même a diffusé un communiqué en rappelant que la date de la compétition n'avait pas été arrêtée, que la consultation était en cours et durerait le temps nécessaire. "Puisque le tournoi n'aura pas lieu avant huit ans, le processus de consultation ne sera pas précipité, dit le texte.Aussi, aucune décision ne sera prise avant la Coupe du monde au Brésil comme convenu par le comité exécutif de la Fifa."
Une modification lourde de conséquences
Si une modification devait avoir lieu, elle entraînerait un bouleversement du calendrier du football international sur plusieurs années et exposerait la Fifa a des recours de pays battus par le Qatar lors du scrutin mais surtout de gros partenaires commerciaux.
Les principaux championnats nationaux, tant en Europe qu'en Amérique latine et du Nord, en Afrique ou en Asie, et les compétitions de club transnationales, dont la lucrative Ligue des champions, se disputent d'août à mai.
La Fifa s'expose en outre à de possibles recours, à la fois des pays auxquels le Qatar a été préféré lors de la procédure d'attribution et des diffuseurs de la compétition qui en ont déjà acquis les droits pour 2022.
Les premiers pourraient dénoncer un non respect de l'appel à candidatures qui prévoyait une Coupe du monde estivale. Le Qatar a obtenu l'organisation du tournoi en 2010 aux dépens des États-Unis, du Japon, de la Corée du Sud et de l'Australie. Cette dernière a déjà fait savoir qu'elle envisagerait de demander réparation en cas de déplacement du tournoi en hiver.
Les diffuseurs pourraient, eux, dénoncer leurs accords car le Mondial entrerait en conflit avec le calendrier d'autres sports majeurs, notamment aux États-Unis.
Une tenue du tournoi en novembre et décembre éviterait au moins qu'il coïncide avec les Jeux olympiques d'hiver 2022, une hypothèse qui inquiétait le Comité international olympique.
Avec Reuters