Au menu de la presse française ce matin, les divisions de la gauche au sujet des nouvelles orientations affichées par François Hollande.

D’après Le Figaro, les députés de la majorité et les syndicats s’inquièteraient notamment du "pacte de responsabilité" proposé aux entreprises. "François Hollande, président socialiste ? On pourrait discuter", a ironisé le secrétaire général de FO. Plus réticente encore, la CGT est sur la défensive, d’autant qu’elle vient tout juste de perdre une manche dans la bataille qui l’oppose à la direction du fabricant de pneumatiques Goodyear.

Cette bataille s’est manifestée par la séquestration de deux dirigeants de l’entreprise pendant plus de 30 heures dans l’usine d’Amiens-Nord. Une opération "boss-napping" qui indigne Le Figaro, inquiet de ses répercussions pour l’image de la France. D’après le quotidien, elle serait "symptomatique des ravages que peut produire (le) syndicalisme de l’extrême".

Désormais, la CGT appelle les salariés à occuper leur usine pour obtenir des indemnités de départ "décentes". Le syndicat évoque une "colère légitime" face à une autre forme de violence : la fermeture annoncée de l’usine et les promesses non tenues du candidat Hollande, qui s’était engagé il y a deux ans à voter une loi interdisant les licenciements dans les entreprises faisant des bénéfices. "Hollande nous a trahis. Je ne voterai plus jamais pour quiconque" déclare dans l’Humanité un ouvrier de Goodyear.

Ce mécontentement risque de se transformer en sanction électorale lors des élections municipales et européennes. La question c’est de savoir quelle forme va prendre cette sanction pour la majorité : abstention ? Vague bleue ? Le Parisien nous apprend que les ministres ont été invités à faire campagne sur leur temps libre et à profiter de l’occasion pour vendre la politique du gouvernement.

L’autre sanction possible, c’est la vague bleue… Marine, une percée du FN. D’après le Figaro, le "tournant" libéral affiché par François Hollande pourrait avoir pour conséquence de lui faciliter la tâche, en lui permettant de renvoyer dos à dos le PS et l’UMP, et en attirant vers lui les électeurs déçus (et issus) de la gauche de la gauche.

Le Front national peine toutefois à trouver des candidats. L’Humanité rappelle que le parti n’a complété, pour le moment, qu’une centaine de listes.

Le FN version coulisses fait l’objet d’une enquête du Monde, qui s’est intéressé à la façon dont Marine Le Pen le dirige. Ce qui se dessine, est une conception "féodale" du pouvoir.

On termine avec le dernier rebondissement en date du feuilleton Dieudonné. Le site du Monde révèle qu’une enquête préliminaire a été ouverte en février dernier pour "blanchiment", "organisation d’insolvabilité" et "fraude fiscale" contre "l’humoriste" antisémite, qui doit plus de 800 000 euros au Trésor public et aurait expédié plus de 400 000 euros au Cameroun depuis 2009.

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