logo

L'ONU réclame un fonds d'urgence pour le Soudan du Sud

L'ONU a réclamé, mercredi, un fonds d'urgence de 166 millions de dollars pour faire face aux besoins humanitaires du Soudan du Sud, où dix États sont en proie aux combats entre l'armée et la rébellion. Au moins 90 000 personnes ont été déplacées.

L’ONU a lancé, mercredi 25 décembre, un cri d’alarme sur la situation humanitaire au Soudan du Sud. Selon les Nations unies, les agences humanitaires auraient besoin de 166 millions de dollars pour faire face à l’urgence jusqu’en mars prochain.

Le fonds d’urgence réclamé sera dévolu en priorité aux besoins sanitaires et de santé, à la distribution de nourriture, ainsi qu’à la gestion des centres pour les déplacés. Il s'agit aussi d'aider 200 000 réfugiés venus du Soudan voisin et installés dans les États sud-soudanais d'Unité et du Nil Supérieur.

Depuis bientôt deux semaines, le pays est le théâtre de combats entre les forces du président sud-soudanais, Salva Kiir, et celles de son ex-vice-président, Riek Machar, limogé en juillet et entré en rébellion. Ces derniers jours, des témoins ont rapporté des violences entre l'ethnie Dinka du président et l’ethnie Nuer de l’ex-vice-président. Le bilan atteindrait plusieurs milliers de morts, selon l’ONU, qui a annoncé la découverte de charniers.

Plus de 90 000 déplacés

À cela s'ajoutent les personnes qui fuient les violences. "Au moins 90 000 personnes ont été déplacées depuis dix jours, dont 58 000 se sont réfugiées sur les bases de l'ONU" à travers le pays, a expliqué le coordinateur humanitaire de l'ONU au Soudan du Sud, Toby Lanzer. Des centaines de milliers d'autres auraient également fui en brousse pour s'éloigner des combats.

Les violences touchent désormais la moitié des dix États du jeune pays, indépendant depuis 2011 : ceux de Jonglei, d'Unité, d'Équateur central [Juba], mais aussi du Nil supérieur ou encore d'Équateur oriental. Mercredi 25 décembre, des combats opposaient l’armée et la rébellion à Makalal, ville clé et capitale de l’État du Nil Supérieur. Les rebelles contrôlaient toujours Bentiu, la capitale de l'État d'Unité et principal État pétrolier, mais les forces gouvernementales ont déclaré se préparer à reprendre la ville.

Cadavres et maisons détruites

it
L'ex-vice-président ouvert au dialogue

Dans l’État de Jonglei, la ville de Bor est à nouveau sous contrôle de l’armée qui "nettoie" encore "les poches rebelles". Selon un correspondant de l'AFP qui a pu se rendre à Bor, les cadavres jonchent les rues de la ville. Les magasins ont été pillés, les maisons détruites, tandis que dans le bureau du gouverneur - utilisé comme base par les rebelles pendant leur occupation - les fenêtres ont été défoncées et les portes arrachées de leurs gonds. Les habitants reviennent aujourd'hui en nombre.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon a de nouveau appelé, mercredi, Salva Kiir et Riek Machar à négocier. Il a en outre menacé les responsables d'exactions de sanctions, dans un message radio et vidéo à la population du Soudan du Sud. Les deux rivaux ont accepté d'entamer des pourparlers, mais sans fixer de date.

Avec dépêches AFP