logo

L'armée sud-soudanaise avance sur une ville contrôlée par les pro-Machar

Samedi, l’armée du Soudan du Sud progressait vers la ville de Bor (au nord de Juba), contrôlée depuis quatre jours par les partisans de Riek Machar, l’ancien vice-président accusé d'avoir fomenté un coup d'État contre l’actuel chef d’État Salva Kiir.

L‘armée régulière du Soudan du Sud marchait samedi en direction de la ville de Bor, située à 200 km au nord de la capitale Juba, contrôlée depuis quatre jours par les soldats loyaux à Riek Machar, l’ancien vice-président et rival de l’actuel chef d’État Salva Kiir.

"Nous avançons sur Bor (...) il y a des combats, mais nous sommes aidés par des unités aériennes", a indiqué à l'AFP le porte-parole de l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), Philip Aguer.

Bor est la capitale de l'État de Jonglei, l'une des régions les plus explosives du jeune pays, qui a acquis son indépendance en 2011.

Défection d’un chef militaire

Philip Aguer a par ailleurs démenti des informations qui indiquaient que l'armée ougandaise voisine participe aux combats contre Riek Machar. L’Ouganda avait envoyé des troupes vendredi à Juba pour ramener la sécurité dans la capitale et faciliter l'évacuation de milliers de ses ressortissants.

"Cette opération est menée par la seule SPLA", a-t-il martelé.

Aguer a par ailleurs expliqué que l'État-clé d'Unité, producteur de pétrole, était toujours sous le contrôle du gouvernement, malgré la tenue de combats pendant la nuit dans Bentiu, la capitale. Le porte-parole de la SPLA rapporte néanmoins que le général James Koang Choul, commandant d'une division qui contrôle l'État d'Unité, "aurait" fait défection, sans pour autant être suivi par ses hommes.

"Nous avons perdu tout contact avec le commandant ... des informations nous disent qu'il a rejoint Riek Machar", a-t-il expliqué.

Pour le gouvernement de Juba, la perte des champs pétroliers de l'État d'Unité constituerait une véritable catastrophe.

La communauté internationale appelle au dialogue

Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, qui appartient à l'ethnie des Dinkas, accuse son ancien vice-président, Riek Machar, un Nuer qu'il a limogé en juillet dernier, d'avoir tenté de s'emparer du pouvoir par la force le 15 décembre. Après avoir fait rage dans la capitale Juba, les combats se sont étendus à d'autres régions.

Face à la crise, la communauté internationale tente de désamorcer la situation et de mettre à l’abri ses ressortissants. Le Kenya, qui compte quelque 1 600 ressortissants dans le pays, a annoncé samedi l’envoi de soldats pour assurer leur évacuation.

"Malgré le calme relatif à Juba, un certain nombre de villes sud-soudanaises connaissent à nouveau les combats", a déclaré le porte-parole de la présidence, Manoah Esipisu, dans un communiqué, indiquant que les Kényans "sont principalement dans la localité de Bor".

D'autres Kényans, dans les villes de Rumbek, Ayod, et Panyabol "seront également évacués par avion".

Face à la montée de la violence dans le pays, l'ONU et les États-Unis ont appelé les deux camps au dialogue. Ce samedi, quatre soldats américains ont été blessés au cours d'une opération aérienne d'évacuation. Ils devaient rapatrier des ressortissants américains de la ville de Bor.

Jeudi, déjà, une dizaine de civils et deux Casques bleus indiens avaient été tués.

Avec AFP