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Le président sud-soudanais dit avoir déjoué une tentative de coup d'État

D'intenses coups de feu ont été entendus dans la nuit de dimanche à lundi à Juba, la capitale du Soudan du Sud, en proie à de vives tensions politiques. Lundi matin, le président Salva Kiir a annoncé avoir déjoué un coup d'État.

C'est après une nuit mouvementée que Juba se réveille lundi 16 décembre. Des tirs et détonations intenses ont été entendus durant la nuit autour de plusieurs bâtiments militaires à Juba, la capitale du Soudan du Sud, dans un contexte de tensions politiques au sein du régime, selon des ambassades et des témoins.

Le président Salva Kiir a annoncé à l'AFP, lundi en fin de matinée, avoir déjoué un coup d'État. "Il y a une tentative de coup d'État, mais ils ont échoué et nous avons le contrôle" de la situation, a-t-il déclaré à la presse. "Les assaillants ont fui et nous sommes à leur poursuite", a-t-il ajouté, accusant "un groupe de soldats fidèles à l'ancien vice-président Riek Machar", son rival politique limogé en juillet.

Les tirs ont commencé vers 22h30 aux environs de bâtiments militaires de Juba et se sont poursuivis jusqu'à environ 2h30 du matin avant une accalmie. Ils ont repris vers 6 heures avant de cesser à nouveau trois heures plus tard. "La situation est relativement confuse", a indiqué un diplomate, refusant de se prononcer sur les raisons et l'origine de ces tirs. Aucun tir n'était plus entendu depuis environ 9 ehures (6 heures GMT) et la ville est quadrillée par les forces de sécurité, a-t-il poursuivi.

Mitrailleuse lourde et mortier, l'ONU appelle au calme

Une source sécuritaire a indiqué que les combats semblaient opposer divers éléments de la SPLA, ex-rébellion durant la guerre civile contre Khartoum (1983-2005) devenue armée nationale à l'indépendance du Soudan du Sud en 2011. Cette source a fait état de l'utilisation de mitrailleuses lourdes et de mortiers.

Face à la gravité de la situation, l'ONU a appelé lundi matin toutes les parties au calme. La représentante du secrétaire général de l'ONU au Soudan du Sud, Hilde Johnson, a exhorté "les parties belligérantes à cesser les hostilités et à faire preuve de retenue". "Je suis en contact régulièrement avec les dirigeants-clés, y compris au plus haut niveau, pour appeler au calme", a-t-elle souligné, sans autre détail, semblant néanmoins indiquer implicitement que les combats opposent des factions politiques rivales.

Un porte-parole de la mission de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss), Joseph Contreras, a indiqué que "plus de 800 civils, surtout des femmes et des enfants" se sont réfugiés dans un complexe de l'ONU adjacent à l'aéroport. "Parmi eux figurent sept blessés, dont un enfant de deux ans dans un état critique", a-t-il ajouté.

De leur côté, les ambassades britannique et américaine ont appelé leur ressortissants à éviter les déplacements en ville. L'ambassade des États-Unis a fait état "d'informations de diverses sources crédibles sur des incidents de sécurité en cours et de tirs sporadiques dans divers endroits de Juba". "Nous avons été informés que l'aéroport de Juba est fermé pour une durée indéterminée", a confirmé à l'AFP une agence de voyage à Nairobi.

Le Soudan du Sud est en proie à d'importantes tensions politiques depuis le limogeage en juillet dernier par le président Kiir de l'ensemble du gouvernement et notamment du vice-président Riek Machar, son rival politique. Ce dernier avait annoncé son intention de se présenter contre le chef de l'État sortant lors de la présidentielle de 2015.

Ce limogeage avait laissé craindre un retour des clivages de la guerre civile, entre les partisans du président Kiir, pour beaucoup issus de l'ethnie Dinka, et la communauté Nuer de Riek Machar.

Avec AFP et Reuters
 

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