L’ex-secrétaire général de l’ONU a apporté son soutien à l’intervention militaire française en Centrafrique. "Si on doit composer une force onusienne, il faut compter trois, quatre mois. Or, il faut agir tout de suite", a-t-il indiqué sur Europe 1.
Il n’a plus de fonction officielle, mais sa parole a encore du poids. Ancien secrétaire général de l’ONU (1997-2006), Kofi Annan a publiquement soutenu, vendredi 13 décembre, l’intervention française en Centrafrique. "La communauté internationale doit agir. L'ONU est lente : si on doit composer une force onusienne, il faut compter trois, quatre mois. Or, il faut agir tout de suite. Donc, je crois que le président Hollande et la France ont raison d'intervenir", a affirmé le prix Nobel de la paix 2001 au micro d’Europe 1.
Interrogé sur la possibilité que l’opération "Sangaris" ne dépasse pas les six mois qu’elle s’est impartie pour rétablir l’ordre dans le pays, le diplomate ghanéen pense l’armée française capable de respecter le délai. "C'est possible. J'ai eu la même expérience avec le président Chirac au Congo. On avait des problèmes très sérieux et je lui avais demandé des forces pour trois ou quatre mois, avant que l'ONU ne prenne la relève", a-t-il rappelé.
Kofi Annan déplore toutefois que la France soit intervenue seule dans son ancienne colonie. "Il y a d'abord une question politique. S'il n'y a pas un intérêt national à venir aider un autre pays, les pays parfois restent à l'écart. Évidemment, après, il y a des pays avec beaucoup de capacités qui pourraient se joindre à la France."
Les combats et violences inter-religieuses en Centrafrique ont fait "plus de 600 morts" depuis la semaine dernière, selon un nouveau bilan publié vendredi à Genève par le Haut-commissariat aux réfugiés, une agence de l'ONU.
"Les combats et les violences inter-religieuses de la semaine écoulée ont provoqué la mort de 450 personnes" (à Bangui), et fait 160 tués "dans d'autres régions du pays", a indiqué un porte-parole du HCR, citant des bilans fournis par la Croix Rouge de Centrafrique et le Conseil danois aux réfugiés.
Il a également fait état de 159.000 déplacés dans la seule capitale.
En quelques jours, la France a déployé 1 600 hommes en Centrafrique pour mettre fin aux exactions des groupes armés et tenter de stabiliser le pays. Deux soldats français ont été tués lundi, quatre jours après le début de l'opération, lors d'un accrochage à proximité de l'aéroport.
La France est intervenue en Centrafrique officiellement pour appuyer la Misca, qui compte environ 3 000 hommes et doit prendre à terme le relais des forces françaises pour maintenir la stabilité du pays. La force africaine est notamment constituée de contingents tchadiens, camerounais et gabonais.
it