
Le procès du seul assaillant capturé lors des attaques de Bombay, Mohammed Ajmal Amir Iman, alias "Kasab", s'ouvre, ce mercredi, en Inde. Il est accusé d'"actes de guerre" contre l'État indien. Ces attaques avaient fait près de 180 morts.
AFP - Le procès de l'unique survivant du commando islamiste qui avait attaqué Bombay en novembre 2008 doit s'ouvrir mercredi dans la capitale économique de l'Inde, sous très haute sécurité.
Mohammed Ajmal Amir Iman, alias "Kasab", un Pakistanais de 21 ans, est en détention préventive en Inde depuis les attentats de Bombay perpétrés du 26 au 29 novembre (174 tués, dont neuf des dix assaillants).
Arrêté après avoir commis un carnage dans la gare de la mégapole, il est inculpé pour "actes de guerre contre le pays", meurtres et tentatives de meurtres et violation de la législation sur les armes et les explosifs.
Il encourt la peine de mort.
Les auteurs de ce "11-Septembre indien" avaient "l'intention manifeste de déstabiliser l'Inde, de mener une guerre contre le pays, de terroriser ses citoyens, de provoquer des pertes financières et de lancer un avertissement à d'autres nations", détaille l'acte d'accusation.
L'Inde, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne imputent ces attaques au Lashkar-e-Taïba (LeT), un groupe islamiste armé clandestin pakistanais, actif au Cachemire. New Delhi dénonce en outre la complicité de services de renseignements militaires pakistanais (Inter-services intelligence, ISI).
Le LeT et Islamabad ont nié, mais le Pakistan a admis que le complot avait été "en partie" ourdi sur son sol.
Début avril, une avocate indienne, Anjali Waghmare, avait accepté de défendre M. Iman, en dépit de pressions dont elle est l'objet par des extrémistes hindous.
Le tribunal spécial dans la prison Arthur Road, déjà utilisé pour le procès en 2007 des attentats de Bombay du 12 mars 1993 (257 morts) est particulièrement surveillé. Un tunnel blindé a été construit entre le prétoire et la cellule de M. Iman.
La circulation sera interdite autour de la prison pendant les six mois d'audiences, au cours desquelles 2.000 témoins devraient défiler. Il n'y a qu'un juge et pas de jurés.
Deux autres hommes sont poursuivis: les Indiens Fahim Ansari, 35 ans, et Sabauddin Ahmed, 24 ans, pour avoir apporté leur soutien logistique au commando avant les attaques.