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Malgré le renforcement des patrouilles de soldats français à Bangui, des milliers d'habitants, par crainte d'exactions, se sont rassemblés vendredi aux abords de l’aéroport de la capitale centrafricaine, où sont basées les forces françaises.

Si aucune violence de grande ampleur n'a été signalée dans le centre ville de Bangui, vendredi 6 décembre, la situation était toujours très instable dans plusieurs quartiers de la capitale centrafricaine. La population vivait toujours dans la psychose de nouvelles tueries, après les massacres à grande échelle qui ont eu lieu dans la ville la veille.

Les rues de la capitale sont encore restées désertes toute la journée de vendredi et plusieurs personnes ont cherché refuge aux abords de l'aéroport, où l'armée française et la force africaine ont leurs bases, de crainte d'exactions dans leurs quartiers voisins de Boeing et Boy-Rabe.

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Les précisions de notre envoyé spécial
Centrafrique : des milliers de personnes se réfugient près de l’aéroport de Bangui

Au moins 300 morts depuis jeudi

Jeudi, avant l'aube, de violents affrontements avaient éclaté dans le nord de la capitale avant de s’étendre à d’autres quartiers. Le bilan des affrontements au cours de ces deux derniers jours est d’au moins 300 morts, selon un responsable de la Croix-Rouge centrafricaine. Dans une odeur pestilentielle, vendredi, des agents de l’ONG emballaient les corps des victimes - tuées par armes à feu ou à la machette.

Depuis le feu vert du Conseil de sécurité de l’ONU, le 5 décembre, l'armée française a lancé son opération en Centrafrique. Pour le moment, cela s’est traduit par un renforcement des patrouilles dans Bangui et par le survol de la capitale par deux avions de combat français Rafale pour impressionner les belligérants.

Rétablir "un minimum de sécurité"

La mission des militaires français, en appui de la force africaine sur place, est d'assurer "une sécurité minimum, permettant à une intervention humanitaire de se mettre en œuvre, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui", a expliqué vendredi Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense. Cette mission passe "par la sécurisation des rues, des itinéraires principaux pour permettre aux gens d'aller même à l'hôpital", a-t-il expliqué.

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Reportage exclusif de FRANCE 24 sur les combats à Bangui (5 décembre 2013)
Centrafrique : des milliers de personnes se réfugient près de l’aéroport de Bangui

"Un certain nombre de personnes ont été armées, dans la population ou dans des groupes ex-Séléka, qui probablement essaient de se livrer au ‘nettoyage’ de certains quartiers", a constaté le colonel français Vincent Tassel, qui commande les forces françaises à l’aéroport de Bangui, interrogé par FRANCE 24.

"Le colonel Tassel a promis que, s’il le devait, il utiliserait la force sans aucun complexe pour protéger les civils", rapporte Matthieu Mabin, envoyé spécial de FRANCE 24 à Bangui.

Avec AFP