Alors que la cérémonie était prévue lundi, la RD Congo et le M23 ont reporté sine die la signature d'un accord de paix. Les deux parties sont en désaccord sur la dénomination du texte, "accord de paix" ou "déclaration".
C'est un nouvel échec. La République démocratique du Congo (RD Congo) et les rebelles congolais du M23 n'ont pas signé d'accord de paix lundi 11 novembre, a annoncé le gouvernement ougandais. La cérémonie de signature qui était prévue ce lundi à 15h GMT a donc été reportée et aucune nouvelle date n'a été fixée.
Selon le ministre ougandais des Affaires étrangères, Okello Oryem, les deux parties sont en désaccord sur la dénomination du texte. "Ce qui achoppe, c'est que les parties en présence ne peuvent s'entendre sur le fait qu'il s'agit d'un 'accord de paix' ou d'une 'déclaration'. Ils sont d'accord sur le contenu, mais pas sur la dénomination de ce qu'ils signent. Le gouvernement de RDC dit être venu ici pour signer une déclaration", a précisé le ministre.
À Kinshasa, le porte-parole du gouvernement Lambert Mende a déclaré ne pas étre "étonné" par l'annonce faite à Kampala. "Nous, nous voulons signer une déclaration, mais le facilitateur s'entête pour une raison que nous ne connaissons pas et veut nous imposer un accord. (...) Il devient le problème. Au lieu d'être une solution. (...) S'il changeait d'avis, même cette nuit, nous pourrions signer", a-t-il confirmé.
Le sort des combattants du M23 en suspens
Le Mouvement du 23 mars (M23), rébellion de Tutsi congolais, a été mis en déroute la semaine dernière par l'armée congolaise, appuyée par une brigade d'intervention de l'ONU, après avoir sévi 18 mois dans la riche province minière du Nord-Kivu. Des dizaines d'autres groupes armés continuent de terroriser les populations locales dans les montagnes de l'est de la RDC.
Le document qui aurait dû être signé lundi devait notamment fixer le sort des quelque 1700 combattants du M23 - un chiffre avancé par Kampala, remis en question par certains observateurs - réfugiés dans des camps en Ouganda. Une centaine de rebelles blessés ont également fui au Rwanda, accusé, comme l'Ouganda, de soutenir la rébellion.
Le cas de certains commandants est cependant compliqué, notamment celui du chef militaire Sultani Makenga, accusé d'avoir commis des atrocités : massacres, viols, enrôlements d'enfants, et qui figure sur des listes de sanctions onusienne et américaine.
Avec dépêches