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Le temple disputé de Preah Vihear attribué au Cambodge

La Cour internationale de justice a attribué au Cambodge le temple de Preah Vihear et le terrain de près de 4,6 km2 qui l'entoure. Ce lieu, classé au patrimoine mondial de l'humanité en 2008, est revendiqué par le Cambodge et la Thaïlande.

La Cour internationale de justice (CIJ) a statué pour la deuxième fois de son histoire sur le temple de Preah Vihear, que la Thaïlande et le Cambodge se disputent depuis l’indépendance des deux pays. Comme dans son premier arrêt de 1962, la CIJ s’est prononcée, lundi 11 novembre, en faveur de Phnom Penh.

"La Cour s’est unanimement accordée sur la souveraineté du Cambodge sur le temple de Preah Vihear et sur toute la zone située en contrebas", a déclaré Peter Tomka, président de la Cour internationale de justice. Le tribunal situé à La Haye a demandé à Bangkok d’ordonner le rappel de tous les militaires et policiers déployés sur la zone autour du temple khmer.

Dans son premier arrêt, en 1962, la CIJ avait attribué ce temple du XIe siècle au Cambodge mais avait omis de statuer sur le promontoire de 4,6 km2 environnant, dont les deux États réclament la souveraineté. Ce petit territoire a été le théâtre de violents conflits entre les deux pays voisins, notamment depuis l’inscription de Preah Vihear au patrimoine mondial de l’Unesco en 2008. Lors des derniers affrontements en date, en 2011, 28 personnes avaient été tuées, et plusieurs dizaines de milliers d’habitants contraints à fuir les zones frontalières.

Ces derniers jours, craignant que de nouveaux heurts éclatent, les civils résidant à proximité du temple ont évacué leurs maisons et se sont réfugiés dans des abris, stockant nourriture, vêtements et boissons. "Nous avons préparé nos bunkers au cas où les troupes thaïlandaises ouvrent le feu sur nous", a déclaré plus tôt So Phany, 43 ans, un commerçant de la zone interrogé par l’AFP. Du côté thaïlandais, une quarantaine d’écoles sont restées fermées ce lundi.

Pour l’heure, la situation reste calme. Les deux pays ont renforcé la sécurité dans les régions frontalières, mais ont parallèlement tenté de calmer les esprits à l’approche de la décision de la CIJ en assurant, de part et d’autre, que la décision de la justice internationale serait respectée.

Avec dépêches