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Tuerie de Chevaline : diffusion du portrait-robot d’un mystérieux motard

Plus d'un an après les faits, les enquêteurs de la tuerie de Chevaline ont diffusé, lundi, le portrait-robot d’un mystérieux motard aperçu par des témoins non loin de la scène du quadruple meurtre perpétré le 5 septembre 2012.

Le portrait-robot d’un motard portant le bouc et un casque noir – ou foncé - a été diffusé lundi 4 novembre par les enquêteurs de la tuerie de Chevaline, où quatre personnes avaient été tuées, le 5 septembre 2012.

La police insiste sur l’attention portée au casque, un modèle rare, vendu à moins de 8 000 exemplaires par le fabricant GPA (Groupement de protection automobile). Ce type de casque a servi à équiper les gendarmes dans les années 2000. La gendarmerie invite "quiconque pouvant apporter des renseignements utiles" à contacter la section de recherches de Chambéry au numéro vert 0800-002-950.

Le motard recherché a été vu sur la route de la Combe d'Ire, près de Chevaline, entre 15h15 et 15h40, le 5 septembre 2012. Ce jour-là, non loin, Saad al-Hilli, Britannique d'origine irakienne de 50 ans, son épouse et sa belle-mère avaient été tués de plusieurs balles dans la tête. Un cycliste de la région, probable victime collatérale, avait également été abattu. Seule une petite fille de 7 ans avait survécu à la tuerie.

La présence de ce motard sur les lieux du crime était connue de longue date des enquêteurs, grâce à des témoignages d'agents de l'Office national des forêts (ONF). Mais les gendarmes avaient délibérément choisi de ne pas diffuser son signalement pour se donner plus de chance de confondre un éventuel suspect.

"On se disait que si l'on retrouvait ce casque au cours d'une perquisition au domicile de quelqu'un d'intéressant pour l'enquête, c'était un élément à charge", a souligné le lieutenant-colonel Benoît Vinnemann, chef de la section de recherches de la gendarmerie de Chambéry. Mais après un an d'investigations, le casque et son propriétaire restaient cependant introuvables.

Nombreux appels attendus

La diffusion du portrait-robot est donc un moyen de relancer les recherches. Les enquêteurs attendent de nombreux appels car "beaucoup de gens avec un bouc et un casque pourraient correspondre" au signalement diffusé, selon Benoît Vinnemann.

Le portrait-robot ne donne toutefois pas d'indication sur la corpulence, la langue ou l'accent du motard. "On ne veut pas limiter les appels, ni se fermer de portes. C'est à nous de faire le tri avec les éléments dont on dispose", a expliqué le lieutenant-colonel.

Les enquêteurs refusent par ailleurs de faire du motard le suspect n° 1 de la tuerie de Chevaline. "Pour nous, c'est quelqu'un qui était assez proche des lieux dans un créneau de temps qui nous intéresse et qui est susceptible d'avoir fait ou d'avoir vu quelque chose. Il est potentiellement l'auteur mais il est surtout un témoin", a encore précisé Vinnemann.

Le fait que ce motard recherché depuis des mois ne se soit jamais présenté aux enquêteurs laisse cependant planer de fortes suspicions sur son éventuelle participation à la tuerie.

Un 4X4 BMW X 5 à conduite à droite, grise ou de couleur sombre, est aussi recherchée et avait fait l'objet d'un appel à témoins en avril. Une des hypothèses est que la famille al-Hilli était suivie par la BMW qui a alerté le motard. Ce dernier aurait profité d'un endroit isolé pour passer à l'acte.

Dans cette hypothèse d'un meurtre commandité, les enquêteurs s'intéressent à trois pistes principales: le conflit familial sur fond d'héritage, l'Irak et l'espionnage industriel.