Les clubs de football français ont décidé à l'unanimité, ce jeudi, de se mettre en grève le week-end du 30 novembre pour protester contre le projet de taxe à 75% sur les revenus de plus d'un million d'euros.
Les clubs de football professionnels français de Ligue 1 et Ligue 2 ont décidé à l'unanimité de se mettre en grève le week-end du 30 novembre (jusqu'au 2 décembre) pour protester contre le projet de taxe à 75%, a annoncé jeudi l'Union des clubs professionnels français (UCPF).
La dernière grève historique du foot français remonte à 1972. Un rendez-vous entre les dirigeants du football professionnel et le président François Hollande est prévu la semaine prochaine, sans doute jeudi.
"Un mouvement historique"
"Nous sommes devant un mouvement historique, à l'unanimité, avec une vraie détermination pour sauver le foot, avec un week-end sans match à la fin du mois de novembre", a indiqué Jean-Pierre Louvel, président de l'UCPF.
Avec ce mouvement de grève, les clubs de L1 et L2 veulent "confirmer leur opposition résolue au projet de taxe à 75%", a-t-il poursuivi. Pour faire comprendre leur message, les clubs pros vont "organiser des opérations avec tous les fans de football", a-t-il ajouté, avec l'ouverture des portes des stades aux supporters pour leur expliquer les raisons de ce mouvement.
Les députés ont voté vendredi dernier la nouvelle mouture de la taxe à 75% pour les très hautes rémunérations. La taxe fait partie du projet de budget 2014 devant ensuite être examiné au Sénat avant de revenir vers l'Assemblée nationale, qui aura le dernier mot.
Une taxe inéquitable
Les clubs demandent à nouveau "aux pouvoirs publics l'abandon du projet de la taxe à 75%". Cette "contribution exceptionnelle de solidarité" est assise sur la fraction de la rémunération supérieure à 1 million d'euros versée par les entreprises. Elle s'appliquera uniquement pendant deux ans, sur les rémunérations de 2013 et 2014.
"Cette taxe est inéquitable, c'est une taxe anti-emploi. Ce dispositif repose sur un effet rétroactif, nous sommes pris en otage", avait expliqué Jean-Michel Aulas, président de Lyon, mercredi soir.
Les présidents de clubs pros en France enragent contre ce nouveau dispositif, qui représenterait une charge totale de 44 millions d'euros pour la L1. Une estimation basée sur les hauts revenus d'environ 120 joueurs des 14 clubs concernés, selon un argumentaire du foot professionnel que s'est procuré l'AFP.
De son côté, Matignon a affirmé jeudi qu'un club de football était traité, au regard de la taxe à 75%, "comme une entreprise comme une autre".
"Une entreprise comme une autre"
"Un club de football est traité au regard de cette taxe comme une entreprise comme une autre", a -t-on affirmé dans l'entourage du Premier ministre, interrogé avant l'annonce par les clubs de football d'une grève lors du dernier week end de novembre.
"En surplomb de tout dispositif fiscal, il y a le principe d'égalité", a-t-on ajouté, soulignant que "la taxe à 75% a été plafonnée avec justement le souci qu'elle ne pèse pas indûment sur les acteurs économiques, à 5% du chiffre d'affaires".
Avec dépêches