
3,8 milliards d'euros. C'est le montant du contrat que l'équipementier français a décroché en Afrique du Sud, lors de la visite du président François Hollande. Il s'agit, d'après la direction d'Alstom, du plus important contrat de son histoire.
Historique à plus d'un titre. D'abord pour Alstom, l'équipementier français, qui a, lundi 14 octobre, décroché le plus "gros contrat de son histoire". Pour 3,8 milliards d'euros, le géant hexagonal livrera 600 trains de banlieue à l'Afrique du Sud. Un contrat signé à l'occasion de la visite du président français, François Hollande, dans la première puissance économique du continent africain.
La livraison est attendue à partir de 2015, et s'étalera sur dix ans. Alstom a décroché, en outre, le contrat de maintenance de ces trains pendant 18 ans. Un surplus de travail qui devrait rapporter près d'un milliard d'euros au groupe français.
Alstom a été préféré par les autorités sud-africaines à plusieurs concurrents de poids, tels que le canadien Bombardier ou encore les chinois CNR et CSR. L'une des raisons est que le groupe français s'est engagé à faire, en partie, du "made in South Africa", en créant une usine dans la banlieue de Pretoria.
Pour les townships
C'est aussi un accord historique pour l'Afrique du Sud. Cette livraison de trains de banlieue a été présentée par les autorités du pays, comme le signe d'un changement majeur pour les millions de Sud-Africains qui vivent dans les townships.
Ces trains transportent, en effet, près de 2,2 millions de personnes par jour, essentiellement les habitants des quartiers les plus pauvres des agglomérations de Johannesburg, Pretoria, du Cap et de Durban.
Ce réseau ferroviaire est l'un des derniers vestiges de l'époque de l'apartheid, durant laquelle, pour des raisons idéologiques, il a largement été sous-entretenu, compliquant les déplacements de millions de personnes de couleurs. Depuis la fin du régime raciste sud-africain en 1994, le nouveau pouvoir a essentiellement maintenu le réseau en état de marche.
Reste qu'actuellement plus de 90 % des trains de banlieue ont plus de 50 ans. Les pannes à répétitions et les retards provoquent régulièrement la colère des usagers, qui ont, à plusieurs reprises, brûlé les trains pour protester contre leur vetusté.
Avec dépêches