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Au moins une vingtaine de morts dans un naufrage au large de la Sicile

Au moins vingt-sept corps de migrants ont été repêchés dans le nouveau naufrage d'un navire survenu vendredi 10 octobre au sud de Malte et de Lampedusa. Selon le Premier ministre maltais, quelque 150 passagers ont pu être sauvés.

Des dizaines d'immigrés sont morts vendredi soir dans un naufrage au sud de Malte et de Lampedusa, huit jours après la tragédie qui a coûté la vie à plus de 300 personnes au large de la petite île sicilienne.

À La Valette, le Premier ministre maltais Joseph Muscat a confirmé la mort "d'au moins 27 immigrés", lors d'une conférence de presse dans la soirée. "Les opérations de récupération des corps se poursuivent", a-t-il ajouté vers 22h30 (20H30 GMT).

L'agence italienne Ansa, qui avait annoncé un bilan d'une cinquantaine de morts, dont plusieurs femmes et une dizaine d'enfants, fait état de 33 corps retrouvés.

Selon le Premier ministre Muscat, les navires de la marine militaire maltaise ont récupéré près de 150 immigrés dont 113 hommes, 20 femmes et 17 enfants. Quatre d'entre eux -un adulte et trois enfants dont deux "très jeunes"- étaient décédés.

Un médecin examine les rescapés et ceux qui nécessitent un traitement urgent sont transportés par hélicoptère vers Malte tandis que le navire maltais se dirige vers La Valette où il est attendu dans la matinée de samedi. L'hôpital de La Valette a été placé en état "d'alerte maximum", a ajouté le Premier ministre.

Une cinquantaine de rescapés ont été secourus par les bateaux de la Marine militaire italienne. L'accident s'est produit dans une zone au centre d'un triangle entre Malte, la Libye et Lampedusa, à 60 milles au sud de la petite île sicilienne, selon une carte publiée sur son site par la marine maltaise.

Le bateau s'est retourné

Selon cette dernière, le bateau a été déstabilisé et s'est renversé lorsque les immigrants se sont agités pour attirer l'attention d'un avion militaire qui le survolait, se déplaçant tous ensemble sur un côté.

Ce sont les immigrés qui ont donné eux-mêmes l'alarme grâce à un téléphone satellitaire, alors que le navire se trouvait dans les eaux territoriales maltaises entre Malte et Lampedusa, non loin des eaux territoriales libyennes.

La marine maltaise a vite dépêché des navires de secours et des hélicoptères, et a dérouté sur les lieux de l'accident plusieurs navires commerciaux, tandis que les autorités italiennes envoyaient deux navires militaires, le Libra et le Respiro, ainsi que des hélicoptères qui ont pu lancer des chaloupes de sauvetage gonflables.

"Un grand nombre de rescapés ont pu trouver refuge sur un radeau de sauvetage déployé par l'armée", a précisé un porte-parole de l'armée maltaise. De son côté, un chalutier italien a recueilli quinze naufragés.

Un hélicoptère transportant une dizaine de mineurs rescapés a atterri dans la nuit sur la petite île de Lampedusa, où des centaines d'immigrés clandestins sont hébergés dans des conditions précaires dans un centre d'accueil surpeuplé.

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Les migrants ont donné eux-mêmes l'alarme grâce à un téléphone satellitaire
Au moins une vingtaine de morts dans un naufrage au large de la Sicile

L'urgence d'une opération Frontex

Réagissant à ce nouveau drame en mer, la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Cecilia Malmström, a critiqué les pays d'où partent la plupart des bateaux. "La Libye, la Tunisie doivent faire cesser le business indigne des embarcations de fortune", écrit-elle dans un tweet.

Pour la commissaire, "il est plus urgent que jamais de lancer la grande opération Frontex", qu'elle a annoncée en début de semaine à Luxembourg pour la surveillance des frontières européennes.

La série noire des naufrages

Cet accident survient une semaine après le naufrage d'un bateau de pêche au large de l'île de Lampedusa, le 3 octobre, qui a coûté la vie à plus de 300 immigrés.

À ce jour, 328 corps ont été retrouvés à l'intérieur, et aux abords de l'épave. Le navire transportait plus de 500 réfugiés, en majorité érythréens, et seuls 155 ont survécu au drame.

Selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), "entre 50 et 70 corps se trouveraient encore dans la mer", autour de l'île de Lampedusa.

Avec dépêches