Le Premier ministre libyen Ali Zeidan a été enlevé à Tripoli jeudi matin. Une action revendiquée par un groupe d'ex-rebelles en représailles de l'arrestation d’Abou Anas al-Liby, samedi dernier.
Le Premier ministre libyen Ali Zeidan a été enlevé jeudi 10 octobre à l'aube par des hommes armés "pour des raisons inconnues par un groupe d'hommes qui seraient des ex-rebelles", a annoncé le gouvernement. Une information rapidement confirmée par le ministre libyen de la justice sur l'antenne arabophone de FRANCE 24.
Ali Zeidan a été kidnappé à l’hôtel Corinthia, où il séjournait à Tripoli, et a été "conduit vers une destination inconnue".
"Un grand nombre d'hommes armés sont entrés dans les lieux très tôt jeudi. Mais nous n'avons rien compris à ce qui se passait", a indiqué à l'AFP un employé de l'hôtel.
D'après la Cellule des opérations des révolutionnaires de Libye, qui a revendiqué cette arrestation sur sa page Facebook, Ali Zeidan a été arrêté conformément aux articles relatifs aux "crimes et délits préjudiciables à l'État" et aux "crimes et délits préjudiciables à la sûreté de l'État". Il est en "bonne santé", a précisé un porte-parole de ce groupe, interrogé par l'agence libyenne Lana.
Le conseil des ministres a indiqué toutefois sur sa page Facebook "ne pas être au courant d'une levée de l'immunité ou d'aucun ordre d'arrestation".
Une réaction à l'arrestation d'Abou Anas al-Liby
Cet enlèvement survient quelques jours après la capture à Tripoli, samedi 5 octobre, d'un responsable d'Al-Qaïda, Abou Anas al-Liby, par un commando américain. Une action qui avait suscité la colère de mouvements islamistes, certains accusant le gouvernement libyen d'avoir été informé au préalable de cette opération.
"Son arrestation intervient après la déclaration de John Kerry concernant la capture d'Abou Anas al-Liby, après qu'il a dit que le gouvernement libyen était informé de cette opération", a dit un porte-parole du groupe connu sous le nom de Chambre des révolutionnaires de Libye.
Une réunion d’urgence entre le gouvernement et le Congrès général national (Parlement) a d’ores et déjà été annoncée pour "traiter cette situation", précise le communiqué du gouvernement, qui "appelle les citoyens au calme".
Deux ans après le renversement et la mort de Mouammar Kadhafi, le gouvernement libyen issu de cette révolution peine à imposer son autorité aux nombreux groupes armés restés actifs sur l'ensemble du vaste territoire de la Libye.
Avec dépêches