
Le général Vo Nguyen Giap, vainqueur de la bataille de Dien Bien Phu et stratège militaire de la guerre du Vietnam, est décédé à l'âge de 102 ans. Il était le dernier dirigeant historique du Vietnam communiste encore en vie.
Le général vietnamien Vo Nguyen Giap, grand artisan de l’indépendance du pays et héros militaire, est décédé vendredi 4 octobre à l’âge de 102 ans. Ses talents de stratège avaient notamment provoqué la débâcle de l’armée française à Dien Bien Phu, en 1954. "Je peux confirmer que le général Giap est mort à 18h08" (11h08 GMT), a annoncé un responsable gouvernemental à l'AFP sous couvert de l'anonymat. Une source militaire, elle aussi non identifiée, a confirmé son décès.
Giap, dernier dirigeant historique du Vietnam communiste encore en vie, était une des figures les plus adorées de la population après le fondateur du Parti communiste du Vietnam Ho Chi Minh. "Repose en paix, héros du peuple. Tu seras toujours notre plus grand général", a écrit un internaute sur Facebook, un des nombreux témoignages inondant les réseaux sociaux avant même l'annonce officielle de sa mort.
Des succès militaires mais une carrière politique brisée
Cet autodidacte avait réussi à défaire aussi bien les Français que les Américains. En 1954, il avait ainsi infligé à Dien Bien Phu une cuisante défaite aux troupes colonisatrices françaises, événement fondateur de l'émergence d'un Vietnam indépendant et de la fin de la domination française en Indochine.
Et pendant les vingt années qui ont suivi, ce fils de paysan avait continué de diriger ses troupes pendant la guerre du Vietnam contre les Américains et leurs alliés du Sud-Vietnam, jusqu'à la prise de Saïgon le 30 avril 1975.
Mais malgré ses succès militaires, sa carrière politique a été brisée par le régime communiste. En 1975, il n'était déjà plus chef de l'armée du Nord-Vietnam communiste, et en conflit ouvert avec le numéro un du régime Le Duan, il avait été petit à petit écarté du pouvoir. En 1982, il avait été sorti du bureau politique du Parti. S'il avait conservé son rang de vice-Premier ministre, il était chargé des Sciences, Technologies et du Planning familial. Il avait finalement été évincé du comité central du Parti en 1991.
Avec dépêches