Les chefs des diplomaties russe et américaine sont parvenus à un accord samedi sur un plan d'élimination des armes chimiques en Syrie d'ici à la mi-2014. Damas a une semaine pour dévoiler la composition précise de son arsenal chimique.
Au troisième jour de négociations, les États-Unis et la Russie sont finalement parvenus à un accord sur les armes chimiques syriennes. Le secrétaire d'État américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov ont présenté samedi 14 septembre un plan d'élimination de ces armes. Ce plan donne au régime de Bachar al-Assad, accusé par les pays occidentaux d'attaques chimiques contre sa population, une semaine pour dresser la liste exhaustive de son arsenal.
Les deux chefs de la diplomatie, qui sont arrivés à une estimation commune sur les quantités et les types d'armes possédées par Damas, ont également annoncé que le plan prévoyait l'adoption d'une résolution de l'ONU, qui se réfère à la menace de recours à la force. Un point sur lequel Moscou et Washington s'opposaient catégoriquement depuis le début du conflit syrien.
Objectif mi-2014
itLes États-Unis et la Russie "sont d'accord que la résolution de l'ONU se référera au chapitre 7 sur le recours à la force", a ainsi déclaré samedi à Genève le secrétaire d'État John Kerry. "Il n'y aura pas de place pour des manœuvres (...) ou rien d'autre qui ne soit une complète application par le régime d'Assad", a-t-il prévenu.
"Nous attendons une application stricte des exigences formulées et au cas où elles ne seraient pas appliquées le Conseil de sécurité prendrait des mesures selon le Chapitre 7 de l'ONU", a confirmé Sergueï Lavrov. "Nous enquêterons sur chaque cas car il y a beaucoup de désinformation et quand nous serons sûrs nous serons prêts" à prendre toute action "pour punir" toute violation de ce cadre, a ajouté le chef de la diplomatie russe.
L'objectif est d'arriver à une élimination totale des armes chimiques mi-2014, a encore expliqué John Kerry. Les inspecteurs chargés de retrouver ces armes devront avoir libre accès au terrain syrien "pas plus tard qu’en novembre", a-t-il ajouté.
Les Occidentaux restent vigilants
itLes mises en garde à l'égard de Damas se sont multipliées samedi : le président américain Barack Obama, saluant "une étape importante", a espéré que Bachar al-Assad serait "à la hauteur de ses engagements". "Les États-Unis restent prêts à agir" en cas d'échec de la diplomatie, a-t-il averti dans un communiqué. Paris, qui s'était dit déterminé à frapper militairement avec les Américains le régime de Damas pour le "punir" de l'attaque chimique du 21 août, a salué "une avancée importante", mais a dit attendre le rapport des inspecteurs de l'ONU lundi pour arrêter sa position.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui a récemment accusé le président Assad de "crimes contre l'humanité", a espéré que l'accord "prépare le chemin à une solution politique, qui mettra un terme aux souffrances affreuses infligées au peuple syrien". L'Iran, qui soutient le président Assad, a estimé qu'après l'accord de Genève, les États-Unis n'avaient plus de "prétexte" pour frapper la Syrie.
Pour leur part, les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) ont rejeté l'initiative russo-américaine. "Nous, l'Armée syrienne libre, ne sommes pas concernés par cet accord", a déclaré le chef militaire de l'ASL, Sélim Idriss, principal interlocuteur rebelle des Occidentaux. "Nous allons continuer à nous battre jusqu'à la chute du régime", a-t-il dit.
Avec dépêches