Malgré le refus de la maire d’extrême-droite Marie-Claude Bompard, deux homosexuelles se sont mariées à Bollène. Une adjointe a célébré l'union mais la polémique est loin d'être terminée. Le couple avait déposé une plainte pour discrimination.
Les deux jeunes Vauclusiennes, que la maire de Bollène (Vaucluse) Marie-Claude Bompard (Ligue du sud) refusait de marier, se sont dit 'oui' mardi devant l'une de ses adjointes, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Il n'y aura pas de pardon. Ce que cette femme elle a fait il n'y aura pas de pardon, ça c'est une chose qui est certaine", a dit à la presse Amandine Gilles, l'une des jeunes mariées, à sa sortie de la mairie.
Il y a eu "beaucoup d'émotion" et "là pour l'instant c'est le bonheur. Après notre combat, n'est pas encore fini, mais là pour aujourd'hui...Ouf ça y est, on a ce qu'on voulait", a-t-elle ajouté.
Après le refus de Mme Bompard de les marier, Amandine Gilles et sa compagne Angélique Leroux avaient porté plainte contre la maire, pour "discrimination dans l'application de la loi en raison de l'orientation sexuelle" et "entrave à l'exécution de la loi par personne dépositaire de l'autorité publique".
Dans un communiqué publié mardi, les adjoints de Mme Bompard ont apporté leur soutien à la maire, estimant qu' "en portant plainte", Mmes Gilles et Leroux "ont déclenché un mécanisme visant à la priver de son droit à la liberté d'expression, donc à sa liberté d'opinion."
Le 23 août, la maire de Bollène avait reçu les deux jeunes femmes pour leur faire part de son refus de les marier "ou de déléguer son pouvoir à un conseiller municipal, fut-il d'opposition, pour le faire à sa place", selon le communiqué.
Dénonçant les "pressions administratives, politiques, médiatiques" et "judiciaires" pesant sur la maire, les adjoints précisent que "c'est donc pour éviter toute éventuelle condamnation pénale à Marie-Claude Bompard que notre collègue Jacqueline Morel a décidé, de sa propre initiative, de procéder à la cérémonie" de mariage.
Mais "cet acte ne constitue nullement une approbation de notre part de la loi Taubira", écrivent-ils en réclamant "la liberté de conscience pour les officiers d'état-civil".
"Pour vous c'est un mariage? Fort bien et non pas pour moi. J'espère que vous m'accordez le droit de ne pas le penser", a commenté à la fin de la cérémonie André-Yves Beck, adjoint aux finances de Mme Bompard, devant la presse.
A la suite de la plainte, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Carpentras à l'encontre de Mme Bompard.
AFP